Chacune de ces périodes est un cap difficile à passer pour les salariés. La préretraite, surtout, n'est pas socialement admise et est souvent vécue comme une forme déguisée de chômage. Le salarié, qui souvent se sent en pleine forme, a l'impression d'être poussé dehors ; son âge est devenu un handicap. Plus généralement, en cessant de travailler, l'individu a le sentiment de devenir inutile. La société lui fait comprendre que son inactivité est un poids. Psychologiquement, cela peut être assez destructeur.

L'annonce de départs en préretraite peut illico démotiver les salariés concernés, qui vont encore rester plusieurs mois au sein de leur équipe. Le travail de celle-ci peut en pâtir. Surtout, les entreprises qui ont déjà financé ce type de formation – des banques essentiellement – ne s'inscrivent pas dans une seule logique de rentabilité. Elles veulent que les choses se passent en douceur sur le plan social et choisissent donc d'accompagner le départ de leurs collaborateurs.

Elles sont toutes menées par des psychothérapeutes. Elles se déroulent sur deux ou trois jours et réunissent une dizaine de salariés. L'objectif est qu'ils échangent leurs opinions et évoquent leur départ en préretraite. Mais nous débattons aussi de sujets plus personnels, comme les conséquences de leur future inactivité sur leur couple, la grand-parentalité, etc.