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Vie des entreprises

Dipropneu s'intéresse à ses salariés

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.06.1999 | Jean-Philippe Dubosc

Dipropneu, une PME de 35 salariés, a mis en place un dispositif d'intéressement original destiné à motiver ses troupes et à améliorer sa productivité.

Récompenser les salariés en fonction de leurs efforts, tel est le credo de Bruno Mazzacurati, PDG de Dipropneu, une PME spécialisée dans la distribution de pneumatiques en France et dans les DOM-TOM (trente-cinq salariés, 270 millions de francs de CA en 1998). À coups de treizièmes mois et de primes, l'entreprise a su motiver son personnel, au point de figurer durant trois années consécutives au premier rang du classement établi par le magazine L'Entreprise des 100 sociétés françaises réalisant le meilleur chiffre d'affaires par salarié. Mais Bruno Mazzacurati est conscient que cet effort ne peut durer sur le long terme sans octroyer quelques carottes supplémentaires. « Les PME ne disposent pas de la capacité financière des grandes entreprises. Et pourtant, elles sont condamnées aujourd'hui à surenchérir sur les salaires, sous peine de se faire ravir leurs meilleurs éléments », constate-t-il.

Pour éviter le pire, Bruno Mazzacurati réfléchit à un système d'intéressement, plus incitatif, selon lui, qu'une simple participation. Très vite, il bute sur un problème de taille : s'il est facile de fixer des objectifs à des commerciaux, comment procéder avec les autres catégories de personnel et notamment les administratifs ? Pour résoudre cette épineuse question, il sollicite l'aide du cabinet expert en rémunération Groupe JMR Consulting SA.

« Les PME ont l'avantage de ne pas avoir à respecter de grilles de salaires ni à rendre des comptes à leur comité d'entreprise ou à leurs syndicats comme les grands groupes », remarque son PDG, Jean-Marc Revéreau. En clair, les petites structures peuvent se permettre d'être créatives dans leur dispositif de rémunération. Dipropneu va profiter de cette liberté.

Une organisation entièrement refondue

Les services sont refondus dans des cellules de travail. Chacune d'entre elles se voit attribuer un ratio particulier, adapté à son activité et calculé en fonction des résultats de l'entreprise sur plusieurs années. Le degré de réalisation du ratio est traduit par un coefficient, dont le niveau fixe le montant de l'intéressement. « La cellule comptabilité a pour objectif de livrer à l'heure les résultats financiers trimestriels. Si elle les rend plus tôt, elle bénéficiera d'un bonus de points », illustre Bruno Mazzacurati. Ces points se transforment, deux fois par an, en espèces sonnantes et trébuchantes. L'intéressement peut ainsi représenter de un à un mois et demi de salaire.

Les avantages de ce système d'intéressement sont multiples. En expliquer le fonctionnement a permis, par ricochet, de mieux faire connaître les rouages de l'entreprise et d'impliquer davantage le personnel. Surtout, les salariés d'une même cellule ont tout intérêt à se serrer les coudes pour espérer atteindre les objectifs. Ainsi, les cadres du service achat qui refusaient jusque-là de collaborer avec les manutentionnaires, descendent, depuis, dans les hangars. Résultat, la cellule approvisionnement et logistique a réalisé des gains de productivité.

Auteur

  • Jean-Philippe Dubosc