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Vie des entreprises

Bilan positif pour les bilans de compétences

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.01.2002 | Sarah Delattre

Plus d'un million de bilans de compétences ont été réalisés depuis leur création. Le Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) va entraîner une montée en charge du dispositif.

Les bilans de compétences ont soufflé leur quinzième bougie. C'est en 1986, en effet, que les premiers sont apparus. « La loi du 31 décembre 1991, qui a défini un cadre d'application, n'a fait que légaliser ces démarches expérimentales », se souvient Jean-Pierre Bellier, inspecteur de l'Éducation nationale et accoucheur de la loi. Un anniversaire sans tapage pour une belle réussite.

Destinés à aider les travailleurs à faire le point sur leur projet professionnel, les bilans de compétences sont aujourd'hui devenus une pratique reconnue. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Un million de bilans de compétences réalisés depuis leur création, 90 000 pour la seule année 2000. Dont 63 000, soit 70 % d'entre eux, par des demandeurs d'emploi, et environ 7 000 par les salariés dans le cadre du plan de formation de leur entreprise.

« Dans une société en perpétuel mouvement, le bilan de compétences, en permettant aux salariés de réfléchir à leur parcours professionnel, répond assez bien aux efforts d'adaptation que ceux-ci doivent fournir », estime Jean-Pierre Vacher, président de la Fédération nationale des centres interinstitutionnels de bilans de compétences. Les enquêtes réalisées auprès des bénéficiaires montrent une réelle satisfaction. « Le bilan de compétences implique un long travail de maturation, une lente réflexion sur soi, considère, pour sa part, Jean-Pierre Bellier. Juste après un bilan, 95 % des personnes interrogées pensent qu'elles ont appris quelque chose, sans trop savoir quoi. Mais un an plus tard, elles estiment y voir plus clair dans leurs aspirations professionnelles. »

Quantité mais pas qualité

La mise en place, en juillet 2001, dans le cadre de la nouvelle convention d'assurance chômage, du Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) qui propose un suivi personnalisé aux chômeurs va entraîner une montée en charge des bilans de compétences. Les objectifs affichés sont ambitieux. En 2002, l'Unedic veut financer 150 000 bilans de compétences approfondis (BCA) et 180 000 en 2003. Une véritable manne financière pour les cabinets spécialisés. Mais ces nouvelles perspectives inquiètent paradoxalement Jean-Pierre Vacher. « Le bilan de compétences s'appuie sur une démarche professionnelle et sur des règles déontologiques essentielles. Cette envolée peut nuire à la qualité, car tout le monde va vouloir faire des bilans de compétences. Au final, les BCA risquent d'être une prestation au rabais. »

Dans l'attente d'une véritable réforme de la formation professionnelle, les experts considèrent également que la validation des acquis de l'expérience (VAE) et le bilan de compétences doivent se fondre dans le même dispositif d'accompagnement des individus vers une qualification. « Il est important, pour que la VAE fonctionne, de s'inspirer du bilan de compétences, qui a fait ses preuves, explique Jean-Pierre Bellier. Par ailleurs, l'un et l'autre doivent s'inscrire dans le même processus d'acquis professionnels. L'idée de parcours professionnel doit aujourd'hui s'imposer. »

Auteur

  • Sarah Delattre