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Le secteur public, lanterne rouge pour l'emploi

Dossier | publié le : 01.01.2002 | H. C.

Président de l'Agefiph, Rémi Jouan se félicite de l'accord signé dans la fonction publique visant à mieux intégrer les handicapés.

Par fax interposés, le ministère de la Fonction publique d'État et cinq syndicats de fonctionnaires ont enfin réussi à signer, en octobre dernier, un accord visant à mieux intégrer les personnes handicapées dans le secteur public.

Selon ce protocole, les ministères et établissements publics, qui emploient environ 2 millions de salariés, disposent de trois ans pour atteindre le fameux quota légal de 6 % de salariés handicapés. « Ce qui devrait correspondre grosso modo à l'ouverture de 12 000 postes chaque année pendant trois ans », estime Denis Berthomier, conseiller auprès de Michel Sapin. Grande nouveauté : si une administration n'atteint pas ses objectifs annuels, les postes à pourvoir seront gelés. Il était temps ! Car une fois de plus l'État employeur est le premier à ne pas respecter la loi.

Dans le secteur public, le taux d'emploi stagne depuis des années aux alentours de 4 % (un peu plus de 160 000 personnes), comme dans le privé : 4 % pour la fonction publique d'État hors Éducation nationale qui, elle, n'affiche que 2 % ; 5,13 % pour la fonction publique territoriale et 4,49 % dans la fonction publique hospitalière. « Dès le départ, on pouvait s'attendre que le public ne respecte pas ses quotas, car il n'était soumis à aucune contrainte financière. Le législateur savait que cela ne servirait à rien d'en imposer puisque la fonction publique n'allait pas débourser l'argent de sa poche », explique Rémi Jouan, président de l'Agefiph et secrétaire national à la CFDT. L'accord du 9 octobre a permis aux syndicats de rectifier le tir. Seules FO et la CGT ont joué les trublions en refusant de le signer. « Nous craignons qu'à terme les fonctionnaires de terrain et les usagers ne soient les seuls à faire les frais du gel des postes », explique Gérard Fuchs, responsable de l'activité handicapés salariés à la CGT. Rémi Jouan, quant à lui, se félicite de cet accord : « Désormais, le service public ne pourra plus servir d'alibi aux mauvaises volontés du secteur privé. » Reste à savoir si les syndicats parviendront à obtenir un engagement comparable des fonctions publiques territoriale et hospitalière, qui représentent un sacré gisement d'emplois.

Auteur

  • H. C.