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Vie des entreprises

Les cabinets freinent leurs recrutements

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.12.2001 | Sarah Delattre

Les perspectives de la profession pour l'année prochaine ne sont guère brillantes. Sauf pour les spécialistes de l'audit comme Deloitte & Touche.

Coup de froid sur les cabinets de conseil qui, après avoir connu six années exceptionnelles, sont victimes du climat d'incertitude au niveau mondial. Ainsi, le Syntec Conseil en management, syndicat professionnel réunissant les principaux acteurs de la profession, parie sur une croissance d'environ… 10 % pour 2002 (contre 17 % en 2000). Les sociétés clientes, en attendant des jours meilleurs, annulent ou reportent certaines missions. Comme le turnover (qui a frôlé les 25 % en période d'euphorie) n'a jamais été aussi bas, les as du consulting se retrouvent, du coup, en surcapacité. Après avoir largement recruté ces dernières années (2 700 consultants dont 1 100 jeunes diplômés en 2000, d'après le Syntec), ils révisent aujourd'hui à la baisse leur programme d'embauche. Finis, les beaux discours sur le capital humain qu'il faut chouchouter !

Au mois d'octobre dernier, Accenture signifiait à une trentaine de jeunes diplômés, le jour même de leur arrivée, qu'ils ne seraient finalement pas embauchés, déclenchant un véritable tollé.La firme a tenté de rattraper le coup en leur proposant des mesures compensatrices : prime équivalant à 20 % de la rémunération brute promise, accès à la formation du groupe durant un an ou report de leur date d'embauche à six mois ! Cap Gemini Ernst & Young n'a pas l'air plus vaillant. En juin dernier, il avait revu ses objectifs à la baisse pour le second semestre 2001 et prévoyait encore de tailler dans ses effectifs, en Allemagne et aux États-Unis notamment.

L'audit amortit mieux le choc

Dans cette morosité ambiante, rares sont ceux qui paraissent optimistes, même si les activités audit semblent mieux amortir le choc. C'est le cas par exemple chez KPMG, qui emploie environ 5 600 salariés en France. « Notre chiffre d'affaires prévisionnel pour 2001 devrait progresser de 11 %. Et, en 2002, l'activité devrait rester stable car les entreprises, quelle que soit la conjoncture, ont toujours besoin de faire expertiser leurs comptes, explique Martial Thévenot, directeur de la communication. Notre société, qui a créé environ 900 emplois nets en 2001, prévoit de recruter près de 600 personnes l'année prochaine, notamment des jeunes diplômés. »

Chez Deloitte & Touche aussi, les dirigeants tiennent le cap. Là encore, le cabinet mise sur les missions d'audit et de restructuration pour tirer les résultats. « Freiner brutalement les recrutements, c'est comme provoquer une marée noire, note Éric Pietrac, DRH. Nous préférons mener une politique sur le long terme. Crise ou pas, nous avons l'ambition de doubler nos effectifs d'ici à 2003 en recrutant 3 500 nouveaux collaborateurs, dont 40 % environ de jeunes diplômés. » Le cabinet s'est lancé en septembre dernier dans une vaste campagne publicitaire. Son slogan ? « Une autre idée de la relation »…

Auteur

  • Sarah Delattre