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Vie des entreprises

D'où viennent les coachs ?

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE R H | publié le : 01.11.2001 | Sandrine Foulon

Psy, sportif, consultant, ex-dirigeant… il y a presque autant de profils que de coachs en entreprise. Quelques conseils pour s'y retrouver.

« Le coaching est à la mode. Alors, dès qu'il y a une brèche, tout le monde s'y engouffre, constate Olivier Devillard, vice-président du cabinet de coaching Dexteam et cofondateur de la Société française de coaching. Certains consultants se rebaptisent coach et le tour est joué. » Rien n'empêche, d'ailleurs, cette autoproclamation : aucun diplôme n'est nécessaire. Donc, difficile de s'y retrouver. Pour un dirigeant, voire toute une équipe, quel profil privilégier ? le sportif de haut niveau, l'ex-dirigeant, le psychothérapeute, l'apôtre de la programmation neurolinguistique (PNL) ?

« Il existe de très bons psychosociologues issus du monde du sport qui savent parfaitement entraîner une équipe mais qui ne connaissent rien au monde de l'entreprise, estime Édouard Stacke, directeur chez Eurogroup RH, auteur d'un ouvrage sur le coaching. Vous avez des gourous du développement personnel. Il faut rester perspicace sur la légitimité de chacun et savoir pour quelles missions on fait appel à eux. » Ce psychothérapeute qui a travaillé dans le monde de la santé et qui enseigne aujourd'hui à l'université de Paris V dans le cadre d'un DESS de ressources humaines conseille aux entreprises d'être vigilantes sur le parcours des coachs, sur les références des sociétés clientes et de ne pas hésiter à en rencontrer plusieurs.

Pour assurer une meilleure prestation, l'Institut des cadres dirigeants (Icad) a opté pour le coaching pluriel. « Il s'agit de mettre à disposition d'un individu ou d'une équipe plusieurs coachs spécialisés dans des domaines très différents. On peut faire appel à un philosophe, un médecin, un dirigeant…, tous formés au coaching et recrutés en situation de pédagogie afin de proposer une approche globale », souligne Philippe Savidan, directeur de la formation à l'Icad et qui, avant de devenir lui-même coach, a travaillé dans les ressources humaines et s'est initié à la sophrologie et à l'analyse transactionnelle. À Dexteam, Olivier Devillard, coach depuis quinze ans, fait lui aussi appel pour un même client à plusieurs profils d'horizons divers. « Nous pouvons avoir besoin d'un comédien ou d'un sportif, mais tous sont coordonnés par un coach généraliste. »

Une charte de déontologie

Afin d'offrir des garanties aux entreprises, la Société française de coaching a mis au point une charte de déontologie. Elle fait passer les coachs devant un jury avant de les titulariser. Pour réussir l'examen, il est nécessaire d'avoir réalisé un travail sur soi, de posséder une expérience professionnelle et d'avoir suivi une formation de coach. Seul un candidat sur trois passe la barre. Et, sur les 450 adhérents du syndicat, seuls 42 coachs sont titularisés.

Reste que les formations au coaching, qui relève davantage de la maïeutique que du conseil, demeurent relativement courtes : une vingtaine de jours en moyenne. « Mais nous formons des personnes qui, en général, possèdent déjà un très bon niveau d'expertise », plaide Olivier Devillard. Aux entreprises d'apprendre à y regarder de plus près. D'autant qu'elles livrent, tout au long de ces accompagnements, des informations souvent confidentielles.

Auteur

  • Sandrine Foulon