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Salariés et clients-rois chez Casino

Dossier | publié le : 01.10.2001 | S. D.

L'enseigne de distribution Casino a choisi le progiciel de planification de TempoSoft pour ajuster le temps de travail de 30 000 salariés à ses besoins. Le groupe stéphanois expérimente actuellement sur cinq sites le nouveau système qui devrait être étendu aux 370 établissements avant mai 2002.

Les 35 heures ? Il ne s'agit, en aucun cas, d'une révolution copernicienne pour la grande distribution. La plupart des enseignes sont déjà équipées de progiciels de planification qui permettent d'ajuster leurs effectifs aux flux de clientèle. Objectif ? Comprimer les coûts. La loi sur les 35 heures n'a fait que renforcer la nécessité de gérer au mieux le temps de travail des salariés. « La grande distribution a commencé à vouloir optimiser son capital humain dès les années 90. Mais aujourd'hui, elle se dote d'outils qui lui offrent la possibilité d'aller plus loin et de brasser plus de contraintes », souligne Claire-Marie de Vuillod, analyste chez CXP, une banque de données sur les logiciels. Exemple, Casino va déployer un progiciel de planification de TempoSoft sur l'ensemble de ses 370 supermarchés et hypermarchés intégrés d'ici à la fin avril 2002. Exit Tango, un logiciel de gestion du temps qui ne supervisait que certaines catégories de personnel. Et place au nouveau système qui, à terme, devrait établir les plannings de quelque 30 000 salariés.

Actuellement, le groupe stéphanois concentre ses efforts sur cinq sites pilotes, dans des villes moyennes de province. Casino a décidé de prendre son temps afin de définir un cahier des charges précis et de prévenir le maximum de dysfonctionnements. « Nous devons composer avec de nombreuses données. D'abord, il nous faut mettre en équation les règles de droit du travail et l'accord sur les 35 heures pour alimenter le progiciel. Ensuite, il nous faut prendre en compte des contraintes organisationnelles comme les horaires d'ouverture des magasins, les temps de pause, etc. Enfin, nous veillerons au respect de certains principes d'équité (d'équipe ou individuelle), comme le nombre de fermetures effectuées par chaque caissière », explique Loïck Calvez, chef du projet TempoSoft chez Casino.

Pour mener à bien ce vaste chantier, la direction des systèmes d'information du siège social travaille de concert avec les responsables métier, chargés de relayer les récriminations des chefs de rayon. C'est-à-dire de ceux qui auront à gérer le nouveau système. Une fois l'ensemble des informations entrées dans le progiciel, TempoSoft pourra établir le planning des équipes en fonction notamment du chiffre d'affaires prévisionnel par une simple connexion à l'intranet. Le suivi des temps de présence, des jours de RTT, des congés devrait être simplifié. Sans compter que, dans les supermarchés, le progiciel sera utilisé pour développer la polyvalence des salariés. De fait, les responsables de rayon feront l'inventaire des compétences de leurs subordonnés et les intégreront dans le système. Dès qu'ils auront besoin de personnes supplémentaires, en caisse ou à l'approvisionnement par exemple, le progiciel leur fournira des propositions.

Mieux satisfaire les revendications salariales

Casino attend beaucoup de cet investissement. Et, en premier lieu, une plus grande satisfaction du client roi. « Nous allons pouvoir mouliner un plus grand nombre de données, ce qui devrait nous permettre d'ajuster plus finement nos ressources humaines en fonction de nos besoins. Finalement, nous espérons mieux répondre aux attentes de notre clientèle », indique Loïck Calvez. Pour les responsables de rayon aussi, les conséquences ne sont pas négligeables. Elles se résument en deux mots : du temps retrouvé. Alors qu'ils passaient facilement une journée à établir les horaires de travail de leurs équipes, le progiciel leur permettra de dégager du temps et de se consacrer à des tâches plus valorisantes. Le groupe de distribution compte enfin sur TempoSoft pour améliorer le climat social. « Le système peut jongler avec les desiderata des salariés qui préfèrent, par exemple, travailler le matin. Surtout, les cadres s'appuieront sur le progiciel pour simuler des budgets, des hausses d'effectifs, mieux mesurer certaines revendications salariales et y répondre », conclut Loïck Calvez. Autant dire que le progiciel actuellement en expérimentation est attendu au tournant

Auteur

  • S. D.