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Idées

L’essentiel du management

Idées | Livres | publié le : 01.04.2023 |

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L’essentiel du management

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« Femmes du Lien », Vincent Jarousseau (Éd. Les Arènes, 24,90 euros)

Une nouvelle fois, le photo-journaliste, documentariste et auteur Vincent Jarousseau enquête en mêlant dessins et photographies sur un sujet social. Cette fois-ci, il raconte le quotidien professionnel de femmes qui exercent des tâches utiles, empreintes de pénibilité, mais mal payées, en suivant sur le terrain des aides à domicile, des auxiliaires de vie sociale, des assistantes maternelles, des aides-soignantes, des assistantes familiales, de techniciennes d’intervention sociale et familiale… Autant de métiers qui ont pour point commun d’être invisibles, mais d’exiger de fortes compétences relationnelles. Mais contrairement à l’intelligence cognitive, ces soft skills ne sont pas reconnus à leur juste valeur, que ce soit par l’opinion, les pouvoirs publics ou les employeurs. D’où les salaires très bas malgré une pénibilité avérée : les « femmes du lien » souffrent de problèmes lombaires, de surexposition à des produits ménagers parfois toxiques et d’horaires décalés qui dégradent la qualité de leur vie familiale…

« Le grand déclassement », Philippe d’Iribarne (Éd. Albin Michel, 19,90 euros)

Les salariés français ont un sentiment plus prononcé d’exercer un travail peu reconnu et vide de sens que leurs homologues allemands (+ 30 points), britanniques (+ 20 points). Pour Philippe d’Iribarne, cette perception tient non au caractère national, mais à la place fondamentale que donne encore le travail dans la société, l’identité qu’il procure, le « rang » qui lui est associé. Bien que critiqué au nom de la modernité, l’attachement à l’honneur du métier qui implique le refus de déchoir ou de se laisser traiter d’une manière indigne à son rang demeure prégnant. Or, la transformation et l’internationalisation de l’économie, des modes de management, ont déstabilisé l’ajustement entre ces tendances antagonistes qui a marqué la période des Trente Glorieuses. D’où un sentiment de déclassement personnel qui fait écho à un sentiment plus large de déclassement collectif du pays. Dans les entreprises, les remèdes organisationnels à cette dégradation sont malheureusement limités par la faible prise en compte des attentes réelles des salariés, regrette l’auteur.