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Édito

Femmes… Je vous aime… mais seulement en chanson…

Édito | publié le : 01.03.2023 | Lucy Letellier

Si Élisabeth Borne a déclaré que la réforme sera plus juste pour les femmes, la réalité du projet est cependant à l’opposé. Le calcul même de la retraite tel qu’il est proposé initialement pénalise à double titre les carrières incomplètes, et donc, ce sont les femmes qui sont majoritairement impactées. Nous le savons.

Le thème de la retraite pointe du doigt plus largement l’ensemble des inégalités homme/femme aux cours de leur carrière, car celle-ci n’est que l’aboutissement de cette dernière. Nous le savons aussi.

Si le montant des pensions versé aux femmes est inférieur de 40 % à celui qui est versé aux hommes, la carrière courte ou incomplète n’explique pas tout. Les maux sont profonds et protéiformes : c’est l’inégalité de salaires qui se traduit aussi dans cette inégalité de retraite.

Dans le secteur privé, les femmes gagnent 28,5 % de moins que les hommes en moyenne et à temps de travail et poste équivalents, l’écart de salaire est de 5,3 %. Nous le savons de la même façon.

Alors le Gouvernement peut-il tout ? Doit-il réparer les erreurs des employeurs notamment ? S’il doit, et c’est probablement son rôle, les atténuer, la responsabilité est collective. La lumière mise sur l’inégalité des retraites ne doit pas cristalliser à elle seule le débat. Les entreprises sont responsables et doivent donc assumer cette responsabilité. Nous le savons.

Nous ne pouvons qu’opiner du chef quand la chercheuse Christiane Marty déclare « pour réduire les inégalités au niveau des retraites, il faut s’attaquer aussi à tout ce qui vient avant, pendant l’activité professionnelle, mais aussi dans la société ». Nous le savons, mais nous ne voulons pas vraiment le savoir.

La plaie est donc horriblement étendue et terriblement profonde…Un Gouvernement n’y suffirait pas.

Alors, plus haut, au niveau européen, la Coalition internationale pour l’égalité salariale (Epic) pilotée par l’OIT, ONU Femmes et l’OCDE, s’est fixée comme objectif d’aider les États membres de l’ONU à atteindre un salaire égal entre les femmes et les hommes pour un travail de valeur égale d’ici à 2030. Ce qui pour la France, signifie réduire de 5,3 points l’écart des salaires.

Mais quelle est la marge d’action de l’Epic ? Peut-elle permettre de modifier une conception de la femme dans la société, dans le monde du travail et modifier ces biais ? Hélas, tout aussi louable qu’est l’action de cette coalition, n’est-elle pas tout simplement une autre COP ?

Une approche top down : compliqué.

Bottom up : compliqué aussi…

Down down….

Auteur

  • Lucy Letellier