Interview de François Beaujolin, professeur associé à l'université de Paris XII, à l'origine de la Fondation des droits de l'homme au travail.
Jamais l'entreprise n'a joué un rôle aussi important dans la société. Elle structure la demande, draine l'épargne des ménages, va jusqu'à influencer la culture. Elle n'a plus seulement des comptes à rendre aux actionnaires et aux salariés, mais aussi aux citoyens. Elle est, parallèlement, de plus en plus encadrée par des acteurs nouveaux : l'OCDE, le FMI, la Banque mondiale, les ONG… qui créent des recommandations et des conditions d'encadrement juridique nouvelles. À l'image de la charte sociale du Conseil de l'Europe, qui établit un droit d'interpellation collective, ou de la campagne clean clothes (« fringues propres «»), ces chartes protègent les droits des salariés en France et dans le monde.
Aux intervenants externes des cabinets d'audit et de conseil, mais aussi aux responsables qui, dans les entreprises, sont chargés de mettre en œuvre ces nouveaux droits, d'appliquer ces chartes. Comment former des acheteurs qui vont se rendre dans les pays du tiers-monde et travailler avec la main-d'œuvre locale ? Comment, dès la conception d'un produit, mesurer ses conséquences sociales ? Comment évaluer corruption et fraude ? Le DESS cherche également à qualifier les personnels des ONG et des syndicats.
Habilité fin mai, le DESS, qui débute en novembre, compte trois cent cinquante heures d'enseignement dispensées par des professeurs mais aussi, bien sûr, par des acteurs de la responsabilité sociale. Il faut que la mondialisation parle concrètement aux participants de ce DESS.