Depuis près d'un an, les salariés français de Nortel Networks peuvent se connecter sur leur PC pour suivre des cours sur Duo (Developement University On line), l'université en ligne de l'équipementier téléphonique. « Nous voulions qu'un plus grand nombre de salariés puissent accéder à des formations à la carte, en fonction de leur propre disponibilité, explique Marie Farigoules, chef de projet Duo chez Nortel. À terme, nous aimerions consacrer 30 % de notre budget formation à ces sessions.» Le groupe canadien ambitionne aussi de réduire ainsi de 40 % les frais de formation classique et d'orienter celle-ci vers des thèmes plus pointus et novateurs.

Aujourd'hui, Duo compte plus de 500 inscrits, issus de tous les métiers. Près de cinq cents heures de formation ont été mises en ligne et neuf modules définis (bureautique, langues, technologies du groupe…). Chacun se décompose en deux parties : apprentissage général, d'une part, apprentissage spécifique au métier et culture d'entreprise, d'autre part. Le stagiaire bénéficie du soutien d'un tuteur de Supmédia-Com, l'organisme de formation chargé d'élaborer le contenu pédagogique de Duo. « Avant de s'inscrire, les salariés doivent définir un parcours adapté à leurs besoins avec leur manager », précise Halim M'Silti, directeur de SupmédiaCom. Nortel réfléchit actuellement à la possibilité de faire reconnaître ces formations.

Pour l'instant, seuls les quelque 8 000 salariés français peuvent profiter de Duo. Mais, rapidement, Nortel souhaite étendre son université en ligne au Vieux Continent, au Moyen-Orient et à l'Afrique. Et il n'est pas le seul à vouloir développer ce type d'université. De nombreuses entreprises désirent en faire autant. Selon Annick Renaud-Coulon, économiste, qui a observé 75 universités d'entreprise à travers le monde, « 42 proposent déjà de l'e-learning ». Mais, pour le moment, le contenu dispensé reste très basique et assez technique. « À mes yeux, poursuit-elle, l'e-learning ne remplacera jamais les universités d'entreprise. Ces dernières s'appuient sur des principes d'intégration des personnes, et donc d'échanges collectifs que l'e-learning ne permet pas de mettre en œuvre. »