La négociation interprofessionnelle sur le partage de la valeur qui s’est ouverte début novembre et doit s’achever fin janvier s’annonce sportive. Conscients de la difficulté de parvenir à un accord, les partenaires sociaux ont inscrit une douzaine de séances de négociation à l’agenda pour espérer boucler en temps et en heure. Les syndicats, en s’affranchissant du document d’orientation du Gouvernement, ont prévu d’inscrire la question de l’augmentation des salaires et de la révision des grilles salariales au menu. « Ce sera un gros sujet de clash, c’est sûr », confesse Luc Mathieu, le négociateur CFDT. Côté patronat, c’est la question du dividende salarié, ce dispositif imaginé par l’ancien vice-président du Medef Thibault Lanxade, qui fait hennir. En clair, un dispositif de participation généralisé même aux entreprises de 11 à 50 salariés – jusqu’ici épargnées – qui suscite la colère de la CPME, très hostile à un dispositif qui exigerait une redistribution de la valeur générée avant impôt. « La CPME est dans son rôle, mais le dividende salarié est un marqueur de ce capitalisme rénové dont nous avons besoin. À un moment, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs d’équité comme De Gaulle l’a fait avec la participation », justifie Thibault Lanxade. Si les groupes parlementaires Renaissance, Horizons et même LR semblent approuver le principe du dividende salarié, le Medef présente un visage de sphinx dans la négociation, laissant – pour l’instant – la CPME jouer les démineurs.