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Idées

Un État-providence pour les entreprises ?

Idées | Livres | publié le : 01.09.2022 | L.C.

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Un État-providence pour les entreprises ?

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Les aides publiques aux entreprises étaient nécessaires pour amortir le choc de la pandémie. Mais le Cac 40 a utilisé cette manne : après avoir annoncé 60 000 suppressions d’emploi en 2020, « il a approuvé le versement de plus de 76 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2020 et 2021 », rappellent l’économiste Maxime Combes et le journaliste Olivier PetitJean, cofondateur de l’Observatoire des multinationales. Dans « Un pognon de dingue, mais pour qui ? », ils pointent les dérives des sommes astronomiques (plus de « 240 milliards d’euros ») destinées aux entreprises depuis la pandémie. Certains bénéficiaires (Orange, Sanofi) auraient « profité de la crise » pour poursuivre leurs restructurations. Bien avant la Covid, les auteurs dénoncent un « véritable État-providence » qui s’est développé non pour les citoyens, mais pour les entreprises. Sans condition ni comptes à rendre. Ces sommes pharaoniques (140 000 milliards d’euros d’aides et d’exonérations par an) « protègent surtout l’intérêt des grandes entreprises et du capital ». Comme les syndicats, ils plaident pour contrôler ces aides, les soumettre « à des droits et à des devoirs », comme l’emploi ou le bilan carbone. La tâche sera rude, admettent-ils, car leur opacité est « politique ». En dix ans, le soutien de l’État au privé « a progressé trois fois plus vite que les aides sociales ». D’où leur question salutaire : peut-on réduire toujours plus la protection sociale au prétexte de maîtriser les dépenses publiques ?

« Un pognon de dingue, mais pour qui ? »,

Maxime Combes, Olivier PetitJean, Ed. Don Quichotte–Le seuil, 160 pages, 18 euros.

Auteur

  • L.C.