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Objectif plein-emploi

Actu | Eux | publié le : 01.06.2022 | Benjamin d’Alguerre

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Objectif plein-emploi

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

À peine arrivé et déjà un agenda bien chargé. En confiant les clés de l’hôtel du Châtelet, siège du ministère du Travail, à Olivier Dussopt le 23 mai dernier, Élisabeth Borne, nouvellement nommée Première ministre, lui apportait ses encouragements, ses meilleurs vœux de réussite et… l’ébauche d’une feuille de route avec des objectifs chiffrés ! Sur l’apprentissage, notamment, avec la consigne donnée de franchir le seuil symbolique du million d’apprentis après que leur nombre a grimpé jusqu’à 730 000 lors du quinquennat écoulé. Sur le compte épargne-temps généralisé, aussi, à mettre en œuvre au plus vite avant l’automne, date à laquelle il devra s’attaquer au gros morceau de ce second quinquennat d’Emmanuel Macron : une réforme des retraites qui doit voir l’âge de départ reculer progressivement à 64 ans d’ici 2027 et à 65 ans à l’horizon 2031. Un chantier qu’il entend mener « en dialogue et en concertation » avec les partenaires sociaux afin d’accoucher d’une réforme « juste et responsable ».

En matière de réformes sociales, cet ancien socialiste ardéchois de 43 ans rallié à la Macronie en 2017, est plutôt bien capé, fort d’avoir pu porter en 2019, en tant que secrétaire d’État rattaché au ministre de l’Action et des Comptes publics, une loi de transformation de la fonction publique refondant en profondeur le modèle social que connaissaient les fonctionnaires. Passage aux 1 607 heures de travail annuelles, création d’une instance unique de dialogue social, développement de l’emploi contractuel et des contrats de projets, instauration de primes et de dispositifs d’intéressement « au mérite » pour les agents, possibilité de proposer des plans de départ volontaire… Un travail abattu sans sortir des clous du calendrier fixé par le Gouvernement, malgré un front syndical uni contre lui. Beaux joueurs, certains syndicalistes n’ont pas manqué, malgré la défaite, de louer sa « fiabilité », son « sérieux », mais aussi sa « disponibilité » durant la négociation. Du côté de ses anciens camarades du PS, les récriminations auront été plus virulentes. À commencer par Benoît Hamon, dont Olivier Dussopt avait pourtant soutenu la motion très à gauche au Congrès de Reims du Parti en 2008 aux côtés de Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et Jean Auroux ou Jean-Luc Mélenchon, qui le qualifia de « socialiste en peau de lapin ». Peu amène.

Mais celui qui n’a pas manqué de rappeler ses « origines ouvrières » lors de son investiture comme ministre du Travail n’a que de peu de temps pour les regrets. Sur son bureau s’accumulent déjà les grands dossiers à traiter. Outre les retraites, il est attendu sur une nouvelle réforme de l’assurance-chômage qui devrait permettre de moduler les allocations des demandeurs d’emploi en fonction de la conjoncture économique, la création d’un « dividende salarié » destiné à mieux partager la valeur dans les entreprises, la transformation de Pôle emploi en France Travail, la réforme de l’orientation scolaire et professionnelle et peut-être aussi celle des lycées pro dont Emmanuel Macron avait souhaité rapprocher le fonctionnement de celui des centres de formation d’apprentis, notamment pour permettre à ces lycéens d’être rémunérés pendant leur cursus. Avec un objectif final : le plein-emploi à l’horizon 2027 en dépit d’une guerre en Ukraine dont les experts prédisent déjà les conséquences fâcheuses sur le monde du travail français dans les mois à venir.

Olivier Dussopt Ministre du Travail, du Pleinemploi et de l’Insertion

1978

Naissance à Annonay (Ardèche)

2007

Benjamin des députés à l’Assemblée nationale

2017

Entre dans le gouvernement Philippe où il sera secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics (2017-2020) puis Ministre délégué aux Comptes publics (2022)

2022

Ministre du Travail

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre