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Édito

Quel acte II pour l’agenda social autonome ?

Édito | publié le : 01.05.2022 | Benjamin d’Alguerre

Un peu plus d’un an après avoir acté le principe d’un agenda économique et social autonome, les partenaires sociaux poursuivent vaille que vaille leur petit bonhomme de chemin paritaire. Sur les huit négociations programmées, trois ont déjà été bouclées (évaluation de la réforme de la formation du 5 septembre 2018, justice prud’homale et, sans doute, la plus importante de la liste, modernisation du paritarisme – voir page 26). En reste cinq consacrées respectivement à la mise en place d’un organisme de gestion paritaire de la branche AT/MP, la gouvernance des groupes paritaires de protection sociale, la mobilité sociale, l’IA et l’emploi, les transitions énergétiques et climatiques dans l’entreprise. De quoi occuper a minima les deux années à venir et, surtout, dégager de nouveaux espaces de consensus entre organisations syndicales et patronales. Pour l’heure, seule la CGT, qui avait choisi de ne pas suivre ses confrères sur la fixation de cet agenda autonome, mais s’est quand même greffée aux négociations – quitte à avoir été informée du début de certaines d’entre elles par la presse, comme ce fut le cas pour celle relative à la modernisation du paritarisme –, semble afficher un visage fermé en s’étant opposée jusque-là à l’ensemble des conclusions paritaires. Mais au moins est-elle venue aux rendez-vous.

Évidemment, la relative concorde qui semble régner dans les débats tenus avenue Bosquet – ce ne sera peut-être plus le cas à l’avenir puisque le texte final sur la réforme du paritarisme de négociation prévoit que les discussions puissent se tenir ailleurs qu’au siège du Medef – n’enlève rien au questionnement quant à la suite que l’exécutif entendra y donner. On imagine plutôt mal Emmanuel Macron et sa probable future majorité parlementaire – les derniers rollings sondagiers semblent promettre au président récemment réélu une domination incontestable sur l’hémicycle – se soumettre aux résultats des cogitations des organisations syndicales et patronales si l’on en juge par la gestion purement utilitariste du dialogue social interprofessionnel qui a marqué le précédent quinquennat. Reste que si la situation venait à se traduire par un nouveau bras de fer entre l’Élysée et les organisations sociales, personne ne sait à ce stade qui en seront les compétiteurs. Si Laurent Berger devrait se succéder à lui-même à la tête de la CFDT en juin prochain, Yves Veyrier passera le relais du secrétariat général de FO le même mois. Geoffroy Roux de Bézieux, conformément aux statuts du Medef, ne briguera pas un second mandat en 2023, année qui verra par ailleurs se tenir les congrès de la CGT et de la CFE-CGC. De quoi rebattre les cartes.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre