Le candidat écologiste entend mettre en place une augmentation du Smic de 10 % dès sa première année à l’Élysée pour viser les 1 500 euros nets en 2027 et garantir ainsi « un revenu digne du travail ». « Le taux de marge des entreprises permettra de financer cette augmentation. Les TPE et PME seront les premières bénéficiaires de ce coup de pouce au pouvoir d’achat », expliquait-il aux patrons du Medef début mars. En parallèle, l’ancien directeur de Greenpeace France s’est engagé sur une revalorisation du point d’indice dans la fonction publique.
Sans aller jusqu’à réclamer la semaine de quatre jours ou de 32 heures, l’écologiste prévoit d’appeler à une négociation interprofessionnelle destinée à « réduire le temps de travail pour vivre mieux et travailler moins ». L’égalité femmes-hommes figure aussi en bonne place dans le programme d’EELV. Yannick Jadot souhaite que « les entreprises de plus de 25 salariés et les administrations [prouvent] qu’à poste et à compétences égales, hommes et femmes touchent le même salaire », comme il l’expliquait dans les colonnes du Monde. Ces contrôles seront notamment la tâche de l’inspection du travail dont il souhaite augmenter les effectifs de mille agents. Enfin, grande proposition de sa campagne, Yannick Jadot veut lutter « contre la précarité de la jeunesse » en créant « un revenu citoyen accessible dès 18 ans qui fusionnera le RSA et la prime d’activité […]. Il sera immédiatement porté à 665 euros pour une personne seule ».
Ce n’est pas forcément le thème sur lequel les Verts sont le plus attendus, mais Yannick Jadot a souhaité en faire un axe fort de sa campagne en reprenant l’idée du « chèque syndical » cher à la CFDT et destiné à financer les organisations syndicales. En sus, l’écologiste souhaite augmenter largement la présence des administrateurs salariés dans les conseils d’administration, de surveillance et de rémunération des grandes entreprises jusqu’à la moitié de l’effectif et d’un tiers dans les PME et ETI de 500 à 2 000 salariés.
Résolument contre la réforme de l’assurance-chômage, qu’il juge « injuste et culpabilisante » et qu’il désire abroger, Yannick Jadot entend plutôt « redonner des moyens à Pôle emploi pour accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi » avec un objectif principal : « lutter contre le chômage de longue durée ». Le candidat écolo aimerait faire du CDI « la norme » en « sanctionnant les contrats courts », en favorisant le recours à « des groupements d’employeurs » et en limitant « la contractualisation dans la fonction publique ».
Autre chantier : La suppression « du plafond des indemnités prud’homales en cas de licenciement fautif ». Dans sa ligne de mire également, le statut des travailleurs des plateformes. « En cas de litige, ils seraient présumés salariés et non indépendants. »
Un « droit à la reconversion pour les métiers en transition », c’est ce que souhaite créer l’écologiste en ciblant particulièrement les secteurs touchés par la transition environnementale (transport, aéronautique, agroalimentaire, énergie). La méthode : « signer des contrats de sécurisation et de transition professionnelle » avec les collectivités locales concernées. « Les pouvoirs publics financeront la formation, l’aide à l’implantation de nouvelles filières, l’aménagement des infrastructures et la transformation de l’appareil productif », précise-t-il.
Yannick Jadot entend conserver l’âge minimal de départ à 62 ans, sauf pour les carrières pénibles qui ouvriraient des droits à un départ anticipé. Il compte également porter le plancher des pensions à 1 063 euros.
Il en est sûr : « Le temps de l’écologie est venu ! » Yannick Jadot le clame à tue-tête dans les médias depuis des semaines. Le candidat picard investi candidat à l’élection présidentielle par la primaire écologiste a cent vingt propositions et une devise : « Réparer, protéger, préparer. » Objectif ? Traiter les thèmes chers aux écologistes (sortie du nucléaire, lutte contre le réchauffement climatique)… Mais aussi répondre à la crise sociale grâce à des propositions économiques précises. Sa méthode ? « Celle du dialogue social. »