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Valérie Pécresse, Les Républicains

À la une | publié le : 01.04.2022 |

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Valérie Pécresse, Les Républicains

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Salaires et pouvoir d’achat.

Difficile de prétendre offrir « un bouquet de pouvoir d’achat » aux Français sans passer par la case revalorisation des salaires. La présidente de la Région Île-de-France propose donc « une augmentation de 10 % du salaire net en cinq ans, hors inflation, pour toutes les rémunérations inférieures à 2 800 euros nets par mois ». Et cela débuterait par une hausse immédiate de 3 % dès l’été 2022 si Valérie Pécresse venait à s’installer à l’Élysée en avril prochain. Comment ? « Grâce à la suppression d’un tiers des cotisations d’assurance-vieillesse ». Ce qui n’est pas sans rappeler l’exonération des cotisations salariales d’assurance-chômage mise en place par… Emmanuel Macron en 2017. Selon la candidate, qui souhaite également convoquer chaque année une grande conférence sociale sur les salaires et créer un « observatoire de la rémunération », la hausse devrait atteindre 5 % dès 2023 pour rester à ce niveau tout le quinquennat. Autre mesure en faveur du pouvoir d’achat, les salariés qui le souhaitent pourront convertir leurs RTT en salaire sans charge pour eux ni pour leur entreprise. Héritage gaulliste oblige, Valérie Pécresse s’engage aussi à remettre la participation et l’intéressement au cœur des politiques de rémunérations des entreprises, avec notamment l’objectif que 10 % du capital des sociétés cotées soient détenus par leurs salariés, sur cinq ans.

Emploi.

C’est principalement par une baisse de 10 milliards des impôts de production sur les entreprises et par la simplification des normes administratives que Valérie Pécresse entend inciter les employeurs à recruter.

Dialogue social.

En cas d’élection, la candidate LR sortira des 35 heures (en s’engageant parallèlement sur une défiscalisation des heures supplémentaires après la 35e) avec une liberté du temps de travail renvoyée à la négociation d’entreprise, y compris par la voie du référendum.

Assurance-chômage.

Valérie Pécresse a elle aussi prévu sa réforme de l’assurance-chômage. Elle toucherait cependant moins le régime que ses affiliés et se traduirait par une diminution de 30 % des indemnités de ceux qui refusent une formation vers un métier en tension. Dans la même veine, le versement du RSA se verrait conditionné au suivi de seize heures d’activité par semaine.

Formation et apprentissage.

La présidente de l’Île-de-France propose de débloquer « un million de formations au numérique » et d’y flécher prioritairement les « jeunes talents ». Le CPF serait, pour sa part, prioritairement destiné à financer les formations menant aux métiers en tension. Quant à l’apprentissage, il devrait à nouveau se voir confié aux Régions, avec possibilité d’entrer dans un cycle de formation dès l’âge de 14 ans.

Retraites.

Le plancher des 65 ans pour partir en retraite deviendra là aussi la norme « à compter de 2030 et en tenant compte des carrières longues ». La Républicaine insiste cependant sur la nécessité de « retraites dignes » (aucune pension en dessous du Smic pour une carrière complète) et propose pour cela une indexation sur l’inflation de l’ensemble des retraites complémentaires ainsi qu’un élargissement de la contribution santé-solidarité qui permet aux retraités pauvres d’accéder à une mutuelle. Un trimestre de retraite supplémentaire sera accordé pour récompenser dix années de bénévolat. Et le cumul emploi-retraite sera possible « sans limite ».

« C’est un projet assis sur les fondamentaux de la droite : l’autorité, la liberté et le travail », affirmait la gagnante de la primaire LR en dévoilant son programme. Problème : ses thématiques sociales sont presque toutes préemptées par Emmanuel Macron. La retraite à 65 ans ? Elle figure aussi dans le programme du président sortant. Le RSA conditionné à un certain nombre d’heures d’activité ? Idem. Redonner du pouvoir d’achat en supprimant des cotisations ? Itou. La réduction des impôts de production sur les entreprises ? Là encore, déjà vu… Il n’y a guère que la fin des 35 heures auquel le candidat LREM n’appelle d’autant moins que même le Medef version Geoffroy Roux de Bézieux ne la réclame plus. Ce n’est assurément pas sur le terrain social que Valérie Pécresse marquera la différence avec celui dont elle espérait encore il y a quelques mois faire son compétiteur du second tour.