Dans leur nouveau manifeste « De quoi avons-nous vraiment besoin ? », Les Économistes atterrés reprennent le discours du monde d’après la pandémie. Halte au capitalisme néolibéral aveugle à l’anthroprocène et aggravant les inégalités. Dans ce retour à l’essentiel de la société (se nourrir, se loger, se soigner, produire et travailler ensemble), leurs propositions remettent au cœur l’écologie et l’égalité sociale. Un appel à un virage politique. Face au lobbying de groupes trop puissants, ils jugent urgent de limiter le pouvoir des actionnaires, « en réduisant la concentration du capital productif, ou de titres, détenus par un individu ». Et de donner plus de poids aux salariés et parties prenantes, en créant un comité social et écologique pour contrôler l’activité, « avec droit de véto sur les décisions du conseil d’administration ». En entreprise, « les critères sociaux et environnementaux » doivent devenir le pilier de production et du financement. Dans ce panorama, ces économistes keynésiens estiment que les relocalisations pourraient être encouragées, via « une taxe kilométrique sur les importations et les exportations de biens non essentiels ». Et qu’il faut augmenter l’argent public des PME engagés dans la transition écologique. En matière de travail, le propos est plus classique : le collectif approuve la garantie d’emploi pour les chômeurs volontaires pour les collectivités. Et soutient qu’une baisse (modérée) du temps de travail créerait des emplois. Un livre engagé.

Les Économistes atterrés, Ed. Les liens qui libèrent, 256 pages, 20 euros.