« Les circonstances m’ont conduit à être exposé certainement trop jeune à une expérience de management à grande échelle. Résultat : erreurs, stress, boule au ventre, insomnie, pour moi et nécessairement pour mes équipes car ces maux ruissellent du haut vers le bas », reconnaît Xavier Pinon.
Il est vrai que le cofondateur de Selectra, un comparateur des prix dans le domaine de l’énergie, de la banque et de l’assurance, ne s’attendait pas à un tel succès quand il se lance en 2007 dans cette aventure entrepreneuriale avec un camarade de Sciences Po alors qu’il est encore étudiant. Quinze ans plus tard, Selectra compte 1 500 collaborateurs, propose ses services dans une quinzaine de pays et réalise un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros. Ayant beaucoup appris de ses erreurs de jeune manager, Xavier Pinon entend faire profiter ses homologues des découvertes qui l’ont fait gagner en maturité. Ces recettes qui recoupent pour partie celles des entreprises libérées peuvent s’appliquer selon lui au-delà des start-ups à des PME et à de plus grandes organisations qui encouragent l’autonomie et la flexibilité. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, l’auteur préconise ainsi la mise en place d’entretiens d’évaluation intermédiaires et simplifiés (sur un rythme mensuel par exemple) lors de la prise de poste d’un collaborateur afin de l’accompagner au mieux. Dès que les équipes s’étoffent au sein d’un même département, il recommande de formaliser des parcours de carrière, de communiquer sur les compétences attendues, les fourchettes salariales. On attire ainsi les talents à la recherche de visibilité sur leur progression professionnelle. Et on fidélise des collaborateurs qui préfèrent rester tant qu’ils n’ont pas atteint le niveau qu’ils ciblaient. Xavier Pinon pointe aussi le fait que les juniors sont moins chers et plus faciles à contenter « car ce qui apporte de la satisfaction, ce n’est pas tant le salaire en valeur absolue que sa progression ». Xavier Pinon estime nécessaire par ailleurs nécessaire avant d’accorder une augmentation de toujours vérifier les salaires des occupants des postes de niveau de responsabilités similaires. Les collaborateurs échangent en effet beaucoup sur ce sujet qui peut générer un sentiment d’injustice. Être manager implique enfin de prendre des décisions difficiles comme licencier. Faire l’annonce à plusieurs avec un membre du service des ressources humaines évitera au manager concerné de se sentir seul dans cette circonstance.
Xavier Pinon, Éditions Baudelaire, 10,50 euros.
