Interview de Claude Dufour, président du Syndicat national des architectes, des agréés et des maîtres d'œuvre en bâtiment.
La loi sur l'architecture de 1977, qui visait à regrouper tous les concepteurs en architecture de toutes formations et de toutes origines, a laissé un certain nombre de maîtres d'œuvre [qui conçoivent principalement des maisons individuelles et des rénovations, NDLR] dans une situation juridique floue. Résultat : aujourd'hui, est maître d'œuvre qui veut, dès lors qu'il se restreint à 169 mètres carrés de surface. La profession compte actuellement environ 15 000 maîtres d'œuvre, dont les deux tiers sont de faux concepteurs, « confondant » contrats de construction et contrats de maîtrise d'œuvre.
Dans de nombreux pays européens, le problème des professions non réglementées a été réglé grâce à des certifications. Nous devons donc réfléchir à une formation permanente, accessible aux employés des cabinets d'architecte ou aux maîtres d'œuvre installés qui ont prouvé, par leur expérience professionnelle, qu'ils étaient des concepteurs et non des constructeurs. De plus, la législation et les matériaux ne cessant d'évoluer, les maîtres d'œuvre doivent se mettre à jour.
Nous avons déjà signé des partenariats avec une quarantaine d'industriels (chauffagistes, menuisiers, électriciens…) pour qu'ils présentent leurs nouveaux produits à nos 600 adhérents lors des dernières Assises nationales de la maîtrise d'œuvre, organisées avec l'autre syndicat professionnel, la Cnamome. Ces industriels se sont également engagés à entamer un tour de France des régions pour aller au-devant des maîtres d'œuvre. Ces rencontres leur permettent de développer un réseau.