Le CCF s'est lancé dans l'aventure intranet en 1998, avec une stratégie originale : laisser le soin aux différents services de la banque de concevoir leurs propres serveurs, accessibles via le portail général du groupe.
Trois ans d'expérimentation et déjà 50 intranets. Le CCF n'a pas chômé depuis septembre 1998, date du lancement de son projet d'intranet. Ou plutôt les services du CCF, car la banque a décidé, dès le début de sa réflexion sur le sujet, de décentraliser la création de son réseau interne. « Nous voulions réaliser un outil qui permette à chaque salarié de trouver l'information utile à son travail le plus rapidement possible, résume Dominique Mouzard, responsable des nouvelles technologies à la direction de la communication du CCF. Nous avons donc décidé de créer un portail fédérant les intranets des différents services de l'entreprise, intranets dont ils seraient responsables à 100 %, tant sur le plan budgétaire que sur le plan éditorial. » Mais pas question pour autant de laisser les directions se débrouiller seules avec la technique ou de laisser libre cours à leur imagination.
Pour les encadrer, deux commissions, l'une éditoriale, l'autre technique, ont été créées par la direction générale pour constituer une boîte à outils, sorte de kit du parfait créateur de site, qui comprend un guide du chef de projet, une charte graphique, une charte informatique et ergonomique, un mémento éditorial, une bibliothèque (barre de navigation, pictogrammes, etc.), des conseils juridiques et un organigramme de l'équipe intranet du groupe. Les sites créés doivent être validés par les commissions, avant d'être référencés sur le portail général baptisé IntraCCF. « Nous vérifions notamment la cohérence globale du réseau interne, précise Dominique Mouzard. Par exemple, que des informations ne soient pas en doublon d'un intranet à l'autre. »
Aujourd'hui, une cinquantaine de sites sont accessibles, dont ceux de la direction des systèmes d'information, de la communication, des achats, de la DRH, du contrôle de gestion ou de la direction des affaires juridiques et fiscales (DAJF). Celle-ci a d'ailleurs été l'une des premières à se lancer dans l'aventure. « Notre mission consiste à fournir des informations et des outils fiables aux agents pour prévenir les risques juridiques, précise Louis Bancal, responsable des études et conseils juridiques à la DAJF. Nous avons donc conçu notre intranet pour améliorer la sécurité juridique, en fournissant de la documentation actualisée, dont une bibliothèque d'actes et les nouvelles dispositions législatives. Nous proposons aussi une rubrique “Mandataires généraux”, avec la liste des personnes habilitées à engager le CCF par leur signature, et le recueil de ces signatures. La DAJF a ouvert également, depuis peu, une foire aux questions. L'intranet devrait permettre d'évacuer un certain nombre de questions que se posent les agents. Ceux qui nous appelaient régulièrement pour des interrogations basiques le feront sans doute moins souvent. Et ceux qui n'osaient pas le faire bénéficieront aussi de l'information. » Depuis six mois, Olivier Delaporte, directeur de l'agence CCF de Vélizy, glane des informations et pioche des documents sur ce site, « en toute sécurité ». « Avant, témoigne-t-il, nous devions rechercher parmi la masse de brochures et de circulaires papier accumulées le formulaire dont nous avions besoin pour accorder une garantie, par exemple, sans être toujours sûrs qu'il soit bien le dernier mis à jour. Et si nous devions le communiquer au client, nous le ressaisissions pour qu'il ait une copie propre, avec le risque de laisser passer des erreurs ou des coquilles. Aujourd'hui, il suffit de cliquer sur l'intranet de la DAJF pour télécharger le bon formulaire réactualisé. » Olivier Delaporte a également pris l'habitude de faire son marché sur les autres sites : « Je consulte l'intranet de la communication pour lire la revue de presse. Je navigue sur celui du contrôle de gestion et des moyens de paiement pour retrouver les écritures des comptes des clients, de temps en temps sur celui de la formation pour me renseigner sur les stages. »
En septembre 2001, les 13 580 salariés du CCF, filiales comprises, devraient avoir accès à IntraCCF. Du coup, la banque a décidé d'en profiter pour réduire la production de documents papier. La synthèse de presse et la lettre hebdomadaire sont déjà disponibles uniquement sous forme électronique. Et de nouvelles règles vont être instituées : « Les technologies ont évolué en un an et demi, précise Dominique Mouzard. La boîte à outils va par conséquent être remise à jour. L'annuaire, la messagerie et le moteur de recherche seront désormais imposés sur toutes les barres de navigation des intranets comme sur celle du portail, pour faciliter le recueil d'informations. »