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Édito

D’un match l’autre

Édito | publié le : 01.02.2022 | Benjamin d’Alguerre

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D’un match l’autre

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Mais quand va-t-il y aller ? À quel moment l’autoproclamé maître des horloges va-t-il se décider à en finir avec le faux suspense qu’il entretient depuis des mois et descendre dans l’arène ? Bien sûr, sur le fond, il n’y a quasi aucun doute sur l’intention d’Emmanuel Macron à se lancer dans la course à sa propre succession : l’interview donnée à TF1 qui tourne au clip promotionnel, les vœux de fin d’année transformés en bilan satisfait, le projet de loi de finances qui ouvre en grand le robinet à subventions ou même l’aveu d’une irrépressible envie d’« emmerder les non-vaccinés » pour désigner ces derniers comme responsables de la situation catastrophique d’un système de santé à genoux – et de fait, ils n’y sont pas pour rien ! –, tout indique que le président est dans les starting-blocks pour son grand rendez-vous de juin prochain. La question est juste de savoir quand il se décidera à entrer officiellement dans la compétition. Mi-février, comme certaines rumeurs savamment susurrées depuis le château le laissent entendre ? Laisser ses adversaires s’épuiser tout en restant conforté par une solide base sondagière est une technique classique de l’exercice électoral, mais à moment, il faut bien faire le grand saut.

Pendant que l’un retarde son entrée dans le match, d’autres cherchent à en refaire un autre. En l’occurrence, celui de la revanche sur cinq années où l’exécutif a sérieusement repris le dialogue social interprofessionnel en mains, fixant le tempo et le contenu des négos à coups de lettres de cadrage léonines ou de piratage des débats par les commentaires des ministres en quasi-direct. Les partenaires sociaux ont, le 5 janvier dernier, engagé une nouvelle série de discussions dans le cadre de leur agenda autonome consacré au paritarisme et à sa place sur le terrain social. Objectif avoué : « rééquilibrer les relations » entre l’État, les syndicats et les organisations professionnelles. Sept séances de négociation ont été planifiées pour parvenir à aboutir à un accord. Encore que sur la question du paritarisme de gestion ou de négociation, des fissures existent entre le patronat et les représentants des salariés. Geoffroy Roux de Bézieux, dès 2018, avait placé son mandat sous les auspices d’un « paritarisme utile ». Sous-entendu : là où les partenaires sociaux ne le seraient pas, le Medef n’hésiterait pas à quitter la table des discussions…

À terme, c’est évidemment la survie du caractère paritaire des grands organismes paritaires qui se joue. Après avoir remis la main sur la formation professionnelle, l’État a désormais l’Unédic dans le viseur. Et peut-être demain la Sécurité Sociale avec le projet de Grande Sécu, dont Olivier Véran a laissé entendre qu’il pourrait constituer un chantier du prochain quinquennat.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre