Le PDG du groupe Jouve, nommé par le Gouvernement ambassadeur pour le développement de l’intéressement et de la participation, estime que le développement de ces deux dispositifs se trouve aujourd’hui entravé par des « raisons techniques et des arrière-pensées politiciennes ». D’où la nécessité d’une approche plus ambitieuse qui permettrait aux salariés d’obtenir une meilleure reconnaissance de leurs efforts et donc un partage plus équitable de la valeur avec l’entreprise. Cette approche, qui s’inscrit dans le sillage du Conseil national de la résistance et du gaullisme social (le Général est d’ailleurs abondamment cité au début de l’ouvrage), doit se concrétiser par la mise en place d’un dividende salarié qui réconcilierait les Français avec le capital « dans une logique de défense de la souveraineté économique et européenne », précise l’auteur. Remplaçant la participation, le dividende salarié deviendrait obligatoire dans toutes les entreprises de plus de onze salariés qui se verraient interdire de verser des dividendes à leurs actionnaires sans rétribuer également leurs collaborateurs par ce biais. Trop radical pour nombre d’entreprises ? Pas du tout répond Thibault Lanxade qui estime que le dividende salarié ne ferait que répondre aux enjeux de notre temps. « Les secousses économiques, sociales et sanitaires de ces dernières années doivent, à présent, nous déciller les yeux. Sans un choix de l’audace sur le fond et dans la méthode – par le recours au référendum –, cette question du partage de la valeur, parfois perçue par les hiérarques bien–pensants comme subsidiaire ou différable, deviendra à très brève échéance le ferment de toutes les révoltes. ». Dont acte…

Thibault Lanxade, Télémaque, 8 euros.