Tout au long de leur BD-enquête riche en témoignages d’anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d’anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d’économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes, Benoît Collombat, journaliste à France Inter, et le dessinateur Damien Cuvillier défendent leur thèse. Ils n’évoquent pas la « préférence française pour le chômage » chère à Denis Olivennes, qui l’attribue au coût excessif des charges sociales et à la protection à tout prix du pouvoir d’achat des insiders (les CDI) au détriment des autres salariés. Bien au contraire, ils défendent l’idée du choix délibéré d’un chômage élevé effectué par les gouvernants de droite ou de gauche depuis les années 1970, mis sous pression par l’Union européenne et les marchés pour libéraliser l’économie nationale au détriment de l’emploi. Dommage qu’au fil des pages, leur propos perde en clarté pour cause de flash-back, coq-à-l’âne et surabondance de détails.
Partant du constat que le travail est déconsidéré, Pascal Lorne, PDG de la plateforme Gojob, dédiée au marché du travail temporaire en Europe, propose toute une série de mesures visant à « hacker le travail en dix jours ». Avec pour objectif de le réenchanter, le réformer et, in fine, de réduire le chômage. L’auteur en appelle ainsi après bien d’autres à mettre fin à la dichotomie CDD/CDI, qui ne répondrait plus aux attentes des entreprises ni à celles des salariés. Autre recommandation, il en appelle à simplifier l’accès aux stages et à l’apprentissage… Ces propositions d’inspiration libérale avoisinent avec des critiques portant sur les dérives de l’auto-entreprenariat, le travail détaché, le dumping social et fiscal des Gafam qu’il estime nécessaire de mieux encadrer.