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Édito

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Édito | publié le : 01.05.2021 | Jean-Paul Coulange

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Crédit photo Jean-Paul Coulange

À peine plus d’un salarié sur vingt a voté lors des élections professionnelles qui ont eu lieu fin mars-début avril dans les entreprises de moins de onze salariés. Ce taux de participation indigent, le plus faible des trois consultations organisées en 2012, 2017 et 2021, peut, certes, s’expliquer par le contexte pandémique ; par la difficulté, pour les organisations syndicales de faire campagne ; par les modalités du scrutin (par voie électronique ou par correspondance)… Néanmoins, ce ratio de 265 000 votants sur un électorat de quelque 5 millions de salariés est un échec pour la démocratie sociale. Globalement, les syndicats ont pu donner le sentiment de sauver les meubles. La CGT, détrônée par la CFDT de son rang de premier syndicat français en 2018, conserve la tête dans les TPE, en progressant d’un peu plus d’un point. La confédération de Philippe Martinez a, même, très légèrement creusé l’écart avec sa grande rivale cédétiste, également en progrès d’un point. Force Ouvrière fait mieux, également, qu’en 2017 mais se fait souffler la troisième place par la surprenante Unsa…. En somme, il n’y aurait que des gagnants parmi les perdants de cette consultation.

Ce n’est pourtant pas l’analyse qui doit prévaloir. Les syndicats ne parviennent décidément pas à s’implanter dans les petites entreprises – qui restent un Far West à conquérir au même titre que les start-up – ni même à convaincre leurs salariés de voter. Ils pourront arguer que les employeurs ne les y aident guère, quand ces derniers ne se montrent pas résolument hostiles à toute apparition d’une bannière syndicale à l’intérieur de leurs murs. Au Medef, on déplore cette absence, mais dans beaucoup d’autres cercles patronaux, on s’en félicite. Les ordonnances de 2017 ayant renvoyé l’essentiel de la négociation collective au niveau de l’entreprise, les dirigeants de TPE auraient pourtant intérêt à disposer d’interlocuteurs pour conclure des accords et entretenir le climat social. Et ce ne sont pas les récentes Commissions paritaires régionales interprofessionnelles qui ont su créer du dialogue social au niveau du terrain. Ce constat d’échec ne dédouane pas les pouvoirs publics de leurs responsabilités. Les résultats aux élections professionnelles dans les TPE entrent, en effet, dans le calcul de la représentativité syndicale qui sera connue ce mois-ci. L’exécutif ne devrait pas se satisfaire que les TPE contribuent aussi peu à asseoir la légitimité des organisations syndicales.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange