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Maxime Blondeau : Faire rimer syndicalisme et écologie

Actu | Eux | publié le : 01.04.2021 | Gilmar Sequeira Martins

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Maxime Blondeau : Faire rimer syndicalisme et écologie

Crédit photo Gilmar Sequeira Martins

Des syndicats d’un nouveau type pour le monde d’après ? C’est le pari de Maxime Blondeau, fondateur et porte-parole du Printemps écologique, un mouvement qui veut renouveler le dialogue social pour accélérer la transformation écologique et sociale. Cette vocation a germé dès son enfance. C’est sa mère, une enseignante d’histoire-géographie en lycée, qui a éveillé en lui l’intérêt pour le mouvement social : « Je m’endormais en lisant des manuels d’histoire, ce qui m’a permis de prendre conscience de l’importance des syndicats dans les grandes transformations socio-économiques des deux derniers siècles. »

Son parcours universitaire éclectique – licence d’anthropologie, master en management et Sciences Po section Affaires publiques – lui a permis d’aller plus avant dans son exploration. Tout comme ses quinze ans d’expérience professionnelle dans l’enseignement, entrecoupés par un « séjour sabbatique » de presque deux ans en Italie et en Chine, qui lui ont permis d’explorer des cabinets de conseil et des start-up. Ce cheminement a fait émerger un constat : « J’ai été frappé par la méconnaissance vraiment profonde, chez les salariés, des mécanismes de la représentation, regrette Maxime Blondeau. Les salariés ignorent souvent leurs droits, les enjeux et l’intérêt de la représentation. » Début 2020, l’année de ses 35 ans, il lance Printemps écologique, une association qui a vocation à réunir tous ceux qui veulent créer un syndicalisme différent : « C’est le déclin des syndicats qui nous conduit à l’action. Il faut redynamiser et renouveler cette manière d’agir dans les entreprises. Combiné aux aspirations de la société et à un volontarisme politique, cela peut accélérer la transformation écologique dont nous avons besoin. »

Vivant aujourd’hui en Bretagne, Maxime Blondeau imagine un monde où économie et écologie feraient enfin bon ménage et seraient reliées par « une relation saine avec les écosystèmes du vivant ». Un objectif hors d’atteinte pour le syndicalisme actuel : « La société civile a désormais son mot à dire sur la façon dont les affaires économiques privées sont conduites. Nous voulons un dialogue social qui réunisse quatre parties prenantes : les salariés, les dirigeants des entreprises, les actionnaires et la société civile. » Il faudra bien toutes ces énergies car la transition écologique ne sera pas facile. « Elle implique nécessairement des destructions d’emploi car il faudra désinvestir des filières les plus polluantes ». Une perspective encore taboue. « Aucun politique, aucun dirigeant d’entreprise n’ose le dire clairement. Il faudrait préparer dès maintenant une protection sociale spécifique pour les salariés dont l’emploi sera supprimé du fait de la transition écologique. »

Pour faire bouger les lignes, il compte sur l’enthousiasme encore intact des jeunes générations qui gardent, selon lui, un « attrait » pour l’engagement. « L’un de nos objectifs est de combiner cette volonté avec le résultat de 130 ans de construction des droits qui sont dans le Code du travail. C’est l’un de nos messages : le Code du travail est un levier pour accélérer la transformation écologique. Il faut remettre en contact les énergies émergentes avec le travail accompli tout au long du XXe siècle et qu’il ne faut pas perdre. »

Si les structures déjà créées ne comptent que 300 adhérents, Maxime Blondeau peut aussi s’appuyer sur les 3 000 membres de l’association « Pour un printemps écologique ». Il voit loin et table sur quatorze syndicats écologistes et sectoriels dès la fin de l’année tout en gardant les yeux rivés sur son objectif à long terme : devenir un syndicat représentatif à l’horizon 2028.

Maxime Blondeau Cofondateur et porte-parole du Printemps écologique

2008

Master en management

2013

Séjour sabbatique en Chine et en Italie

2016

Enseigne à Sciences Po

2020

Fonde le Printemps écologique

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins