Marine de Poncins : On vit une mutation. Il y a cinq ans, quand je démarchais les entreprises, c’était sans appel : la femme enceinte était un point bloquant dans l’organisation. Aujourd’hui, je reçois plus d’écoute, et il existe de plus en plus de politiques (générale et d’entreprise) sur le sujet, même si elles restent minoritaires.
M. d. P. : La femme a beaucoup d’injonctions : elle doit être épanouie pendant sa grossesse et en cacher les désagréments, mais, en même temps, redoubler d’efforts pour que personne ne pense que sa grossesse la déconcentre… Être à ses côtés est crucial pour éviter la pression, inhumaine et qui peut engendrer des problèmes de santé, des arrêts de travail, voire des naissances prématurées. Il y a aussi un risque économique pour l’entreprise, car si la femme a des problèmes de santé, elle ne va pas revenir au travail. Mieux vaut décharger la mule et avoir une organisation efficiente pour que la femme enceinte parte et revienne de manière réussie.
M. d. P. : Je pense que la présence d’un tiers peut offrir à l’entreprise une vision sur la prise en compte interne des femmes enceintes. La grossesse est une période sensible pendant laquelle les femmes ont besoin de se sentir écoutées, y compris sur des sujets intimes, et la présence d’un DRH peut les bloquer, même s’il est important que les difficultés puissent lui remonter afin qu’il instaure des règles de management ou développe davantage d’attention aux signaux faibles et aux différents moments de la vie.