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Vie des entreprises

Manager à la « franco-allemande »

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.05.2001 | Sarah Delattre

Le Cesi, les chambres de commerce allemandes et Eurocopter proposent une formation afin de permettre aux cadres de mieux appréhender les particularismes franco-allemands.

L'un mène une réunion de travail en respectant à la lettre l'ordre du jour, alors que l'autre passe du coq à l'âne dans un joyeux désordre. Le premier est allemand ; le deuxième, français. En affaires, ces deux cadres se heurtent à des différences culturelles qu'ils ont parfois du mal à dépasser. Quelles sont les entreprises françaises et allemandes qui n'ont pas vécu ce genre d'expérience ? En témoigne l'épopée d'Eurocopter, né en 1992 de la fusion d'Aerospatiale Matra et de Daimler Chrysler Aerospace. « Il nous a fallu du temps pour apprendre à vraiment nous connaître, concède Éric Arcamone, directeur des relations sociales à Eurocopter, aujourd'hui filiale d'EADS. Mais, depuis deux ans, notre société a mis en place un management intégré qui rassemble autour de mêmes projets des équipes allemandes et françaises. »

Afin d'aider les cadres à mieux cerner les us et coutumes en vigueur de chaque côté du Rhin, le Cesi, en partenariat avec Eurocopter et les chambres de commerce et d'industrie allemandes, va élaborer une formation spécifique. « Les phénomènes de fusion, les alliances entre groupes de nationalités différentes rendent nécessaire le management interculturel », assure Richard Walther, directeur international du Cesi. « Plus précisément, des sociétés françaises et allemandes, parfois de taille moyenne, se rapprochent pour atteindre une taille critique. Or quelques projets capotent car les managers ne savent pas apprécier les différences culturelles. »

« Mélanger » les cadres

Les sessions, qui devraient commencer dès la rentrée prochaine, se dérouleront sur neuf jours pour une durée totale de soixante-douze heures. À chaque fois, les stagiaires s'appuieront sur des situations concrètes pour aborder des thèmes comme l'impact des facteurs culturels sur le management, l'organisation des projets franco-allemands, les particularismes… Public visé ? Les salariés amenés à travailler sur un projet franco-allemand, les cadres dirigeants et les responsables des ressources humaines. « Les formations seront certainement dirigées par des intervenants bilingues qui ont une connaissance précise des deux pays. L'idéal serait aussi de réussir à constituer des groupes de travail mixtes : des cadres inexpérimentés et d'autres qui, au contraire, ont déjà géré des projets interculturels pour faire bénéficier les premiers de leur expérience. Et, à l'issue du stage, nous veillerons à ce que les participants relaient l'information dans leurs entreprises », explique Richard Walther.

En France, le Cesi devrait commencer par se concentrer sur quelques grandes villes pilotes comme Paris, Strasbourg ou Toulouse, mais le choix n'est pas encore complètement arrêté. Le coût de ce cursus, qui peut varier en fonction des besoins des entreprises, devrait être compris entre 2 750 et 3 500 euros (18 000 à 29 960 francs). En effet, les formations sur mesure pourront aussi bien être inter qu'intra-entreprises. Le Cesi envisage d'exporter son concept en Espagne et en Grande-Bretagne. Seul bémol : pour des raisons pratiques et financières, Allemands et Français seront formés de chaque côté de la frontière. Dommage pour un projet qui se veut interculturel.

Auteur

  • Sarah Delattre