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Vie des entreprises

Le coaching investit la Toile

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.05.2001 | Sandrine Pouverreau

L'offre de coaching se diversifie pour élargir sa clientèle. Mais les prestations en ligne s'éloignent du concept d'origine.

Dans un contexte de raréfaction de la main-d'œuvre, la priorité est plus que jamais au développement du potentiel et des savoir-faire des salariés en place. Et tout particulièrement des managers. Les entreprises n'hésitent plus à desserrer les cordons de leur bourse pour leur payer des séances de coaching. Du coup, les prestataires se multiplient. Et tentent d'élargir leur offre en adaptant cet accompagnement individuel aux nouvelles technologies. « Le coaching touche encore en majorité les cadres de haut niveau. Pour démocratiser cette pratique, nous proposons, depuis le début de l'année 2001, des services de coaching en ligne (www.mycoach.fr), explique ainsi Georges Botet, président de MyCoach, une jeune société de conseil montpelliéraine. Internet annule, en effet, les problèmes de temps, de distance et de coût qui constituent souvent des freins à son développement. » Toujours en début d'année, le mensuel Management a inauguré en fanfare un site « coach » (www.management.fr), à destination des cadres. Et, plus récemment, le consultant en ressources humaines Renaud Paquin a ouvert un service en ligne (www.manager-coach.fr), qu'il qualifie de « premier système de développement des compétences et de la performance managériales en ligne ».

Reste que sous l'appellation de coaching se cachent des prestations parfois très éloignées du concept d'origine. « Le coaching est une relation de personne à personne, rappelle Gérald de Bourmont, président de la Société française de coaching (SFCoach), une association qui regroupe 360 membres et se veut la gardienne de la profession. Elle nécessite de se voir entre quatre yeux : le coach a besoin d'être témoin des réactions du cadre pour ensuite adapter ses réponses. Sans compter que l'accompagnement doit être réalisé en situation réelle de travail. Autant de conditions que ne peut réunir Internet. » Georges Botet, de MyCoach, reconnaît les limites de cette pratique : « Les non-dits ont plus de mal à passer sur le Web. D'ailleurs, notre offre comprend des entrevues en amont et en parallèle pour les salariés qui le souhaitent. »

Séduire le chaland

Mais la profession ne rejette pas pour autant les nouvelles technologies. « Entre deux séances, le coach et son coaché peuvent avoir recours au mail, par exemple lorsque le coaché a besoin, dans l'urgence, de prendre une décision », préconise Nicolas de Beer, consultant et cofondateur de Médiat-Coaching, un portail d'information sur le monde du coaching. Mais, à ses yeux, le tout Internet s'assimile davantage à du conseil, voire à du knowledge management, qu'à du coaching.

Un point de vue que ne réfute pas Renaud Paquin. Le consultant prétend surtout « mettre à disposition des managers des informations utiles sur des domaines clés de l'entreprise (bilans de carrière, reengineering, teambuilding…) ou répondre à des questions liées au management afin de réactualiser en permanence leurs connaissances ». Quitte à galvauder un peu le terme de coaching pour séduire le chaland.

Auteur

  • Sandrine Pouverreau