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Jean Bassères : Pôle emploi lui va si bien

Actu | Eux | publié le : 27.02.2021 | Lucie Tanneau

A la tête de Pôle emploi depuis huit ans, Jean Bassères vient d’être reconduit pour un quatrième mandat. Une longévité inattendue pour cet énarque, dévoreur de dossiers et avide de challenges.

S’il est un point sur lequel tous ceux qui le côtoient s’accordent, c’est bien son caractère. Le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, est « déterminé, franc et direct ». « Un directeur et un général » rapportent des relations de travail. Confirmé le 21 décembre en conseil des ministres pour son quatrième mandat, Jean Bassères, 60 ans, a façonné l’opérateur Pôle emploi depuis 2011. Peu bavard dans les médias (il n’a pas répondu à nos sollicitations), il a été nommé sous Nicolas Sarkozy, a traversé les gouvernements Hollande et travaille désormais avec les ministres macroniens.

Son prédécesseur, Christian Charpy, avait assumé la création de l’opérateur public, issu de la fusion des Assedic et de l’ANPE ; Jean Bassères lui a donné une identité, avec toute la confiance des pouvoirs publics. « Il échange beaucoup plus avec le ministre du Travail qu’avec son conseil d’administration », reconnaît un de ses membres, tout en appréciant que le DG assiste aux séances et écoute avec attention les contributions. S’il assiste moins souvent aux CSE, David Vallaperta, représentant CFDT au sein de l’instance, note qu’il « a clairement à cœur la dimension de service public ». Un sujet sur lequel les deux hommes se retrouvent. Sauf que le DG a aussi « une vision très comptable. C’est son côté contrôleur de gestion ». Il faut dire que les chiffres, ce Catalan, originaire de Perpignan, les manie depuis son cursus à l’ENA (promotion Diderot). Après avoir été conseiller technique ministériel, Jean Bassères a gravi les échelons de la direction générale de la Comptabilité publique, puis il a été nommé secrétaire général des ministères Économiques et Financiers avant de devenir chef du service à l’inspection générale des Finances. « Je l’ai connu à cette période-là, alors que j’étais au cabinet de Xavier Bertrand et qu’il venait d’être nommé à Pôle emploi », raconte Christophe Valentie, qui l’a retrouvé en juin dernier, lors de sa prise de fonction en tant que directeur général de l’Unédic. « En affaires, on sait très vite ce sur quoi on est d’accord ou pas », apprécie le directeur général de l’Unédic, principal financeur de Pôle emploi.

Si personne ne s’attendait à une telle longévité à la tête de l’organisme, tous reconnaissent son implication et sa connaissance des dossiers. « Il est curieux et ne se lasse pas des challenges. Pourtant c’est un poste usant », reconnaît Christophe Valentie. « Il est pressé par les exigences des cabinets, qui changent de têtes. Il faut être solide et je pense qu’il compense par cette gourmandise, il est excité par tous les nouveaux sujets », ajoute-t-il.

Depuis son arrivée, il a navigué de la loi El Khomri à la loi NOTRe. Il a mené la personnalisation de l’accompagnement, et lancé la digitalisation des services de Pôle emploi. Il a également porté la fin de la double compétence (accompagnement et indemnisation), pourtant chère aux salariés. Son souci de la productivité agace les défenseurs d’un service public égalitaire pour tous, et son côté « autoritaire » les partisans d’un dialogue social fort, mais Jean Bassères a su porter une stratégie d’entreprise et rendre plus lisible l’utilité sociale de l’organisme auprès de ses collaborateurs. Presque un parcours sans fautes…

Jean Bassères : Directeur général de Pôle emploi.

1988

Diplômé de l’ENA

2005

Secrétaire général des ministères Économiques et Financiers

2008

Chef du service à l’inspection générale des Finances

2011

Directeur général de Pôle emploi

Auteur

  • Lucie Tanneau