Pour Sophie Moreau-Follenfant, novembre 2020 est un mois à marquer d’une pierre blanche. À quelques jours d’intervalle, elle a été nommée membre du directoire, directrice générale du pôle en charge de la Transformation et de l’Environnement salariés de RTE (Réseau de transport d’électricité), et missionnée par le Gouvernement pour accompagner les partenaires sociaux dans leurs travaux sur la reconnaissance des « travailleurs de la deuxième ligne » (caissiers, éboueurs…). Un sujet qui la touche tout particulièrement, elle qui a été, pendant près de vingt ans, DRH du groupe Derichebourg, dont la propreté, et notamment la collecte d’ordures ménagères, représente une part importante de l’activité. Une tâche empirique, qu’elle partage avec Christine Erhel, directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET). L’objectif : identifier ces métiers peu valorisés, apparus essentiels lors du premier confinement et mis sous les feux des projecteurs. Il s’agit de parvenir à « une définition large et objective de ceux que l’on appelle les ’travailleurs de la deuxième ligne’ », explique la chargée de mission. Sa volonté : « Trouver une dénomination dans laquelle on puisse reconnaître ces personnes et qui soit à la fois moins guerrière et moins liée à la crise sanitaire. Leur rôle et les enjeux autour de leurs conditions d’emploi, de travail et de développement doivent s’inscrire dans une logique plus durable et plus pérenne. » Le travail consiste à définir, avec les partenaires sociaux, des critères qui permettent d’identifier ces salariés afin d’établir la liste des métiers et des branches pouvant faire l’objet d’un travail de valorisation, puis d’analyser la qualité de ces emplois. Suite à ce travail, le binôme proposera aux branches une méthodologie et les accompagnera pour qu’elles puissent apporter, le plus rapidement possible, des réponses concrètes en matière de reconnaissance pour ces salariés, notamment sur les perspectives de carrière, sur la rémunération ou sur la formation. Un rôle « maïeutique », souligne Sophie Moreau-Follenfant. Cette troisième phase de la mission, qui devrait débuter prochainement pour s’achever au dernier trimestre 2021, mobilisera plus particulièrement la DRH, dont l’expérience du dialogue avec les représentants syndicaux, mais aussi la faculté à jongler avec les conventions collectives, ont été perçues comme un atout par la ministre du Travail Elisabeth Borne. « Chez Derichebourg, on comptait 27 conventions collectives », se souvient Sophie Moreau-Follenfant. Défricher et construire ont été ses moteurs tout au long de sa carrière. Un parcours 100 % RH qui débute en tant que responsable des ressources humaines chez Exel Logistics (aujourd’hui DHL Express). Sophie Moreau-Follenfant entre ensuite à la Compagnie française des ferrailles, qui deviendra le groupe Derichebourg, et qu’elle quitte en 2017. Elle devient alors DRH d’Egis, groupe d’ingénierie, filiale de la Caisse des dépôts, présent dans les secteurs de l’aménagement, des infrastructures de transport, d’eau et du secteur de l’environnement, avant de rejoindre RTE, en septembre 2019, en qualité de directrice générale adjointe en charge des ressources humaines. Le point commun de ces entreprises ? Leur mission de service public. C’est ce « profond attachement au service public » et son « sens du service aux concitoyens » qui guide ses pas. Et qui l’amène, aujourd’hui, à s’investir aux côtés des partenaires sociaux dans ce travail de reconnaissance des « travailleurs de la deuxième ligne ».

1997

Directrice des ressources humaines groupe de la Compagnie française des ferrailles, devenue Derichebourg.

2017

Directrice des ressources humaines d’Egis.

2019

Directrice générale adjointe en charge des ressources humaines et membre du comité exécutif de RTE.

2020

Membre du directoire de RTE, directrice générale du pôle Transformation-Environnement salariés.