Il n’y a pas que les grandes entreprises privées du secteur des services à la personne qui peuvent ouvrir les bras aux salariés peu qualifiés à la recherche d’un emploi sans avoir pour autant les compétences ou diplômes demandés… Le secteur associatif met lui aussi les bouchées doubles avec des montages originaux qui, outre la possibilité de répondre aux besoins des structures sur le terrain, constituent pour ces dernières un outil renforçant leur attractivité. C’est ainsi que l’Union nationale des ADMR (Associations d’aide à domicile en milieu rural) s’est engagée dans le déploiement d’« académies » au plus proche du terrain et notamment au cœur des territoires ruraux. L’Aube, la Seine-Maritime et l’Indre-et-Loire ont joué les poissons pilotes. Dans ce dernier département, le projet a débuté il y a un an, avant même le début de la crise sanitaire et ses conséquences économiques. « Déjà les tensions sur le marché du travail nous avaient incité à nous rapprocher des Maisons familiales et rurales pour réfléchir à la construction d’un programme de formation d’assistant de vie aux familles qui nous permettrait d’intégrer des candidats motivés mais qui n’ont pas l’expérience requise », explique Laure Blanc, la directrice départementale de l’association et cheville ouvrière de cette initiative. La première promotion vient de démarrer avec une dizaine de candidats âgés de 20 à 35 ans, titulaires de diplôme allant du CAP ou Bac Pro, n’ayant pas déjà travaillé dans le secteur de la santé. Pendant six mois – trois mois de cours en alternance et trois mois de stage dans un service d’aide à domicile – ils vont s’initier à leur futur métier. Alors que le recrutement de la deuxième promotion est en cours, la structure souhaite élargir son vivier de recrutement en intégrant entre autres des personnes au RSA ou très éloignées du marché de l’emploi.