À quelque chose malheur est bon : dans leur essai, publié chez Dunod, Michel Barabel, directeur du master 2 GRH dans les multinationales de l’IAE Gustave Eiffel, et Olivier Meier, visiting professor à Harvard Business School Europe, constatent que la fonction RH a retrouvé son lustre durant la crise sanitaire. Hier, rappellent les auteurs, les salariés se plaignaient d’être abandonnés par la DRH, perçue comme au seul service des dirigeants, ces derniers considérant eux-mêmes qu’ils manquaient de vision stratégique. La Covid-19 a changé la donne. Certes, les DRH n’ont pas été applaudies comme les travailleurs de première ligne qu’ils supervisaient, mais les enquêtes conduites à l’issue du confinement leur reconnaissent un rôle central, tant pour prévenir et pour gérer les risques que pour organiser le travail à distance. « Les dirigeants ont redécouvert la technicité et la valeur ajoutée de la fonction RH. Les salariés ont eu le sentiment, d’une part, d’être écoutés, reconnus et accompagnés et, d’autre part, que les dispositifs RH mis en place les protégeaient. »

Au-delà de ce constat, l’intérêt principal de cet ouvrage est de donner la parole aux DRH, qui expliquent en détail les petites et grandes initiatives leur valant ces louanges. Les responsables de groupes comme Suez, Dassault Système, SNCF, Nestlé, mais aussi de PME comme la régie publicitaire Exterion Media, expliquent comment ils ont fait pour protéger la santé de leurs salariés. Réorganiser en profondeur le travail dans des délais très serrés. Recruter des candidats et les intégrer. Gérer les relations sociales. Le tout en respectant les obligations de distanciation sociale. La DRH de Suez, par exemple, a organisé en accéléré la formation des collaborateurs aux outils digitaux et a publié en urgence un guide du télétravail. Pour alléger la charge mentale des parents en télétravail, la SNCF leur a permis d’accéder gratuitement à une plateforme d’entraînement en orthographe. Nestlé a élaboré un plan de « reconnaissance » spécifique à l’égard des équipes en première ligne dans les usines, les autres salariés étant invités à leur envoyer des messages de solidarité. En conclusion, les auteurs relèvent que la crise sanitaire pousse les DRH à réfléchir à l’évolution de leur rôle en tenant compte des nouvelles aspirations des collaborateurs et des exigences de l’environnement.

Michel Barabel et Olivier Meier, édition Dunod, 160 pages, 22 euros.