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Annelore Coury : Une experte en santé-retraites à l’Elysée

Actu | Eux | publié le : 01.12.2020 | Benjamin d’Alguerre

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Annelore Coury : Une experte en santé-retraites à l’Elysée

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Pour une surprise, c’est une surprise ! Dans le microcosme, la nomination d’Annelore Coury au poste de conseillère sociale du président de la République n’en finit pas d’étonner. Pas forcément par son CV assez classique dans la Macronie – celui d’une énarque passée par Sciences Po Paris et par l’Essec – mais plutôt par l’atypisme de son parcours. Certes, cette ancienne de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a passé six ans à la direction générale du Travail (DGT) entre 2009 à 2015, en tant que membre de la sous-direction des relations individuelles et collectives du travail. Mais ses humanités, c’est principalement dans le domaine de la santé qu’elle les a faites. À la Sécu, en premier lieu, puis à l’AP-HP, et enfin à la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) en tant que directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins, où elle a notamment planché sur la rédaction d’un rapport sur la clarification du système d’e-santé en 2018 ou sur le développement de l’application StopCovid mi-2020.

Forcément, le portrait tranche avec celui de son prédécesseur, Pierre-André Imbert, devenu secrétaire général adjoint de l’Elysée. Économiste, ancien directeur de cabinet de deux ministres du Travail sous le quinquennat précédent, cet expert reconnu des relations sociales avait été le rédacteur de l’ombre de la loi Travail, et une cheville ouvrière de la rédaction des ordonnances Pénicaud de 2017 comme de la réforme de l’assurance-chômage. Une expérience axée sur une fine connaissance des relations sociales qu’Annelore Coudry ne possède pas, n’ayant jamais fréquenté les cabinets ministériels. « C’est une haute-fonctionnaire assez classique, qui penche plutôt à gauche, ouverte sur le dialogue social… mais dont la connaissance du monde de l’entreprise est vraiment mince », confie un familier des dossiers.

Difficile cependant de voir une ingénue. « À l’AP-HP, elle s’occupait de questions d’emploi et de prospective métiers », rappelle un ancien de la maison. Mais c’est surtout son passé d’administratrice du Conseil supérieur des retraites (CSR) qui nourrit les interrogations. « Sa nomination peut signifier que les dossiers formation et travail sont considérés comme bouclés dans les grandes lignes et que, désormais, les priorités sont aux questions de santé et de réforme des retraites », note un syndicalisme CFDT. L’inquiétude est présente, notamment à la SNCF… dont elle est membre du conseil de surveillance depuis 2015. En attendant de voir si le Gouvernement ressortira ce dossier du réfrigérateur après un an de stand-by, les conjectures sur la nature exacte des missions de la nouvelle conseillère sociale vont bon train. Certains y voient un discret signal d’apaisement envoyé en direction d’un Medef contraint par la crise à s’asseoir à la table d’une négociation sur le télétravail dont il ne veut pas : « En nommant une personne peu connaisseuse du monde de l’entreprise, Emmanuel Macron pourrait adresser un geste vers Geoffroy Roux de Bézieux, lui montrant que le renvoi du dialogue social à l’échelle de l’entreprise n’est pas remis en cause », prophétise un spécialiste du social. Vrai ou faux, il n’en reste pas moins que l’agenda de cette experte des questions de santé passera par le dialogue social interprofessionnel, en prévision de la future négociation santé au travail dont le patronat a – timidement – accepté le principe.

Annelore Coury Conseillère sociale de la présidence de la République.

2000

Chef de bureau relations avec les professionnels de santé libéraux à la DSS.

2009-2015

Membre de la sous-direction des relations individuelles et collectives du travail à la DGT.

2018

Rapport « Stratégie de transformation du système de santé » CNAM.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre