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« Pas plus de deux jours de télétravail par semaine »

À la une | publié le : 01.11.2020 | Irène Lopez

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« Pas plus de deux jours de télétravail par semaine »

Crédit photo Irène Lopez

Trois questions à Stéphanie Sichi Dumain, directrice des ressources humaines groupe au sein de Konica Minolta Business Solutions France. Recrutée pendant le confinement, elle a travaillé à distance et n’a rencontré ses équipes que trois mois après son arrivée.

Votre expérience est particulière. Vous arrivez à la tête de la DRH France du groupe japonais en plein confinement. Quelle est votre expérience ?

Stéphanie Sichi Dumain : Cela a été assez étrange. J’ai intégré le groupe Konica Minolta le 19 mars, mais nous avons été confinés le 17 mars. Quarante collaborateurs travaillent dans mon service, et sept sont directement placés sous ma responsabilité. J’ai découvert mon équipe par Skype ! Idem pour les équipes de mes équipes, mes N-2 : j’ai assisté aux comex par Skype. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable, car je n’ai pas pu faire d’intégration physique, aller sur le terrain, me déplacer en région. Nous avions instauré des routines : tous les mardis matin, nous avions un « café Skype », un temps d’échanges informel. On prenait des nouvelles des uns et des autres, on racontait comment on vivait le confinement, les problématiques personnelles que nous pouvions rencontrer, etc. Lorsque nous nous sommes vus pour la première fois, on avait l’impression de se connaître.

Êtes-vous pour ou contre le télétravail ?

S. S-D. : Je suis résolument pour le télétravail., mais il doit être dosé. Je ne crois pas au « tout télétravail ». Nous ne sommes pas une start-up qui emploierait uniquement des millenials.

Le travail à distance est bénéfique pour ceux qui ont un temps de trajet domicile-travail important ou qui ont besoin d’être concentrés sur certaines tâches. Il peut également être bienfaisant pour l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Cependant, il ne doit pas dépasser deux jours par semaine. Comme tout dispositif, il doit être encadré et rédigé dans un accord.

Que pensez-vous des salariés qui partent vivre loin de leur entreprise ?

S. S-D. : Ce n’est pas gérable. En RH, ce n’est pas même pas envisageable. Mes équipes doivent être sur le terrain, proches de leurs collaborateurs. Mon avis concerne même le service en charge de la paie. Si l’un de mes collaborateurs me le demandait, je n’y répondrais pas favorablement, même à titre exceptionnel. Surtout à titre exceptionnel. Dès que l’on répond à un besoin individuel, cela crée des inégalités.

Auteur

  • Irène Lopez