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« La fonction RH est aidante et efficace »

Dossier | publié le : 01.10.2020 | I. L

Trois questions à Philippe Maurette, DRH d’EcoVadis, agence de notation qui emploie 600 personnes en France et à l’étranger.

Avant la crise sanitaire, existait-il un plan d’action de prévention des risques dans l’entreprise ?

Quand on aborde la question des risques, on pense avant tout au monde industriel. EcoVadis est une PME du secteur tertiaire. Nous évaluons la qualité du système de management de la RSE des entreprises. Les risques inhérents à la profession sont psychosociaux. Le seul outil existant était une cellule d’écoute psychologique.

Qu’est-ce qui a changé depuis la crise sanitaire ?

Outre le port du masque, le réaménagement des espaces de travail, la prise de température et autres gestes barrières, nous axons la prévention sur le « prendre soin », s’intéresser au voisin. Les situations de stress ont augmenté et la cellule a fonctionné activement. Devoir télétravailler dans un appartement de 40 m2 avec deux enfants, avoir de vrais problèmes informatiques et devoir en rendre compte à sa hiérarchie, vivre loin de sa famille pour les collaborateurs étrangers en France… sont autant de sources de mal-être. La cellule a fonctionné de manière active. Nous avons multiplié les contacts avec les collaborateurs pour prendre de leurs nouvelles, mis en place des enquêtes « coup de poing ». Cela correspond, par exemple, à demander à brûle-pourpoint « comment vas-tu ? ». Cela permet d’avoir un échange permanent. Ces enquêtes ont néanmoins suscité quelques interrogations et inquiétudes : « Pourquoi ? » « Qu’est-ce que cela cache ? ». Nous avons donc expliqué la démarche et veillé à ce que cela ne soit pas intrusif. En outre, nous sommes en train de négocier avec notre mutuelle santé un bilan annuel pour chaque salarié.

Quels enseignements tirez-vous de la crise et, par conséquent, de ce nouveau plan d’action ?

Nous sommes en train de compiler les résultats de nos enquêtes. Nous avons d’ores et déjà l’intention de faire de ce mode de communication un mode de fonctionnement. Nous souhaitons que les managers aient le réflexe de se préoccuper des collaborateurs. Et pas uniquement de ceux qui sont à Hong Kong, mais également ceux qui travaillent à Paris. Je pense sincèrement que la prévention s’est accrue. Nous sommes dans le « prendre soin ». Je vois déjà certaines différences. Notamment avec le personnel chargé de nettoyer les bureaux, ceux que les médias ont appelés les invisibles. Ils le sont un peu moins et je remarque des bonjours de la part des collaborateurs, synonyme de davantage d’attention. L’équipe RH s’en est bien sortie. Cela permet de montrer que la fonction est aidante et efficace. Nous avons un vrai rôle d’écoute et d’accompagnement. Enfin, c’est aux ressources humaines de veiller à ce que ces dispositifs soient durables.

Auteur

  • I. L