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Édito

Le travail et l’emploi d’abord

Édito | publié le : 01.09.2020 | Jean-Paul Coulange

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Le travail et l’emploi d’abord

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Tout mettre en œuvre pour permettre à l’économie française de passer la crise et de repartir : telle est la tâche qui s’impose à l’exécutif en cette rentrée. La première partie de la mission a été largement engagée depuis le printemps avec la mise à disposition des prêts garantis par l’État, les aides individuelles aux entrepreneurs les plus en difficulté, le déploiement massif du chômage partiel, les reports et exonérations de charges, la poursuite de la baisse de l’impôt sur les sociétés, etc. etc. La liste des mesures prises – « quoi qu’il en coûte » – par le Gouvernement d’Édouard Philippe et prolongées par celui de Jean Castex s’apparente à un véritable inventaire à la Prévert et le locataire de l’Élysée a beau jeu de répéter qu’aucun pays n’a, vraisemblablement, fait autant pour soutenir son économie, ses entreprises, ses emplois et protéger ses concitoyens. En témoigne l’écart entre la variation du PIB et celle du revenu par habitant (près de 6 points), trois fois plus important en France au premier trimestre que dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

Avec le plan de relance que n’aurait pas renié John Keynes présenté fin août, Emmanuel Macron aborde une nouvelle étape de son opération de sauvetage. Le chantier s’avère beaucoup plus délicat à piloter car ses effets ne seront perceptibles qu’à moyen terme, un horizon plus lointain que la seule échéance présidentielle de 2022. Mais les électeurs jugeront le bilan du président sortant à l’aune du taux de chômage et de l’état du marché de l’emploi dans moins de vingt mois. Et les chiffres ont une lourde charge symbolique lorsque la barre des 10 % de chômage est à nouveau franchie et que le nombre d’emplois détruits au cours du seul premier trimestre dépasse les 500 000.

Dans ce contexte, évoquer la question du travail peut sembler déplacé ou saugrenu. C’est pourtant la deuxième priorité de cette rentrée. Et la responsabilité incombe aux entreprises elles-mêmes, et non plus à l’État Providence. L’éventualité d’un accord interprofessionnel sur le télétravail qui agite beau-coup les états-majors patronaux et syndicaux en cette fin d’été est une réponse insuffisante à une équation beaucoup plus large : organisation du travail, formation, management, relations sociales, aucun thème relevant de la traditionnelle gestion des ressources humaines n’échappe à un profond questionnement, à un constat partagé avec les instances du personnel, les organisations syndicales quand elles sont présentes, les managers, les salariés et à un reengineering. Autant dire que l’écoute, le dialogue et la créativité seront les vertus cardinales dans les semaines et les mois à venir.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange