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Accompagner le changement

Actu | Entretien | publié le : 01.09.2020 | Nathalie Tran

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Accompagner le changement

Crédit photo Nathalie Tran

Un gros challenge attend Patrice Tizon en cette rentrée de septembre. Le directeur des ressources humaines d’Air France va conduire le « plan de reconstruction » de l’entreprise, qui prévoit une réduction de 40 % des vols intérieurs d’ici fin 2021, tout en veillant à recréer du lien so-cial. « Quand vous avez un niveau d’activité partielle important et que lorsque vous tra-vaillez vous êtes en télétravail, le lien social au sein des équipes est obligatoirement plus distant », pré-cise-t-il. En matière d’emploi, le « plan de reconstruction » se traduit par une baisse conséquente des effectifs. Les départs volontaires sont néanmoins privilégiés, sous forme de ruptures conven-tionnelles collectives (RCC) pour le personnel navigant (ouvert jusqu’à 403 pilotes et 1 700 hôtesses et stewards), ainsi que d’un plan de départ volontaire-plan de sauvegarde de l’emploi (PDV-PSE) pour 3 640 salariés parmi les personnels au sol. « Pour Air France, les projections des besoins d’effectifs font apparaître une baisse de 6 560 emplois à l’horizon fin 2022 sur un total de 41 000. Les départs naturels prévus sur la période permettront de compenser plus de la moitié de cette réduc-tion d’emplois grâce à une pyramide des âges favorable », explique le DRH. Un plan choc, im-posé par une situation sans précédent : frappée par le gel des transports, la compagnie tricolore a vu, en trois mois, chuter son activité et son chiffre d’affaires de 95 % et a perdu, au plus fort de la crise, 15 millions d’euros par jour.

Si les négociations avec les syndicats n’ont débuté que le 6 juillet, beaucoup de temps a été préalable-ment accordé aux échanges. « Notre priorité depuis le début de la crise a été de maintenir un dialogue permanent avec les salariés, avec les représentants du personnel et avec les syndicats afin de les tenir informés de la situation et des décisions que l’on pouvait prendre, souligne Patrice Tizon. En matière de relations sociales, je pense qu’il est fondamental d’essayer d’établir une relation de proximité et de con-fiance. » « Depuis l’arrivée de Ben Smith et de son équipe, en 2018, le dialogue social s’est amélioré », reconnaît un délégué syndical FO. « Il y a une volonté d’avancer et d’apporter des réponses », « une recherche de consen-sus », « un discours vrai », confirme-t-il.

Des restructurations, Patrice Tizon en a vécu un certain nombre, pour avoir travaillé une dizaine d’années dans la sidérurgie, chez ArcelorMittal, où il a occupé différentes fonctions RH au sein de filiales du groupe (Sollac et CGS Industries). « J’ai beaucoup appris en ce qui concerne mon métier dans la sidérurgie. C’était une industrie en forte restructuration et nous avions signé des accords autour de l’anticipation des parcours professionnels et des compétences, ce qui était innovant à l’époque », dit-il.

C’est en 1999 qu’il rejoint Air France-KLM, en tant que DRH pour l’activité cargo. Après plu-sieurs postes de DRH au sein du groupe, dont deux ans comme directeur des ressources humaines USA Air France KLM, il est nommé, en janvier 2018, directeur des relations sociales d’Air France et, en septembre de la même année, directeur général aux ressources humaines, en remplacement de Gilles Gateau. « J’ai trouvé chez Air France ce que je cherchais : une entreprise internationale dans laquelle le facteur humain est vraiment pris en compte car nous sommes une industrie de service et où les ressources humaines ont une place importante dans le décisionnel », explique-t-il. Son « driver » : « Le développement humain et l’accompagnement du changement. »

Patrice Tizon Directeur général aux ressources humaines d’Air France.

1999

Directeur des ressources humaines pour l’activité cargo du groupe Air France.

2010

Directeur des ressources humaines Amérique nord (États-Unis).

2018

DGRH d’Air France.

Auteur

  • Nathalie Tran