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« Il faut tenir six à neuf mois »

Décodages | Formation | publié le : 01.06.2020 |

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« Il faut tenir six à neuf mois »

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Va-t-on connaître un recul de l’apprentissage ?

Christophe Catoir : J’espère que non ! Il est, quelque part, heureux que cette crise soit survenue en mars-avril lorsque s’achèvent les cursus des apprentis en dernière année d’apprentissage. Ils ne seront pas trop pénalisés. Mais pour les promotions en cours, les CFA ont tout intérêt à engager au plus vite leur transformation digitale, notamment par la mise en place de classes virtuelles. L’État a joué le jeu en autorisant le prolongement des contrats d’apprentissage de deux, trois ou six mois, alors les établissements doivent se tenir prêts à reprendre leurs activités. On sait que l’apprentissage connaîtra un trou d’air qui ne s’achèvera que lorsqu’un vaccin contre le Covid-19 sera trouvé, ce qui devrait survenir au deuxième ou au troisième trimestre 2021 selon les spécialistes. Mais cette crise n’a rien à voir avec celle de 2008-2009 où les entreprises ont massivement taillé dans les effectifs d’apprentis. Les CFA doivent donc se tenir prêts à embrayer pour former les jeunes dont les entreprises auront besoin lors de la reprise. Il faut tenir six à neuf mois ! C’est pour ça d’ailleurs qu’avec le collectif pour une économie plus inclusive et le concours de Jean Arthuis, nous encourageons les entreprises à ne pas renoncer à leurs intentions de recrutement d’apprentis.

Un coup d’arrêt à la création de CFA d’entreprises est-il possible ?

C. C. : Non. Il existe des établissements dont la crise a ralenti l’implémentation, mais pas stoppé le projet. C’est le cas du futur CFA des mobilités qui doit former des professionnels du transport. Mais ce ne sont des reports, pas des annulations. La crise pourrait même donner des idées à certains. Puisque l’on parle de relocalisations, on peut imaginer voir émerger de nouveaux centres dédiés pour former des gens dans le textile, la pharmacie ou la voiture électrique, par exemple, afin que les compétences soient là lors du retour des industries concernées !

La crise a-t-elle un impact sur les CFA dans lesquels Adecco est partie prenante ?

C. C. : Oui pour le CFA des chefs dédié à la cuisine que nous devions lancer en mars avec Accor, Korian et Sodexo. L’établissement a déjà enregistré 800 candidatures, mais avec la crise qui touche le secteur de l’hôtellerie-restauration, dont les établissements sont toujours fermés, la rentrée a été repoussée en septembre. Ce qui n’est pas le cas de Recruter autrement, notre CFA RH dont les contenus ont pu être dispensés à 100 % en distantiel. Nous attendons d’ailleurs 65 nouveaux alternants l’an prochain.