Une combattante pour les droits des femmes. C’est ainsi que se définit Céline Calvez, députée LRM de la cinquième circonscription des Hauts-de-Seine, missionnée par le Gouvernement pour analyser la place des femmes dans les médias en période de crise. Sa tâche consistera également à étudier celle qui est aujourd’hui accordée aux femmes journalistes. Le fait déclencheur de ces travaux : la une du « Parisien » du 5 avril, « ils racontent le monde d’après », mettant en avant quatre personnalités masculines. « Les experts doivent aussi être des expertes et les femmes ne peuvent être exclues de la réflexion publique ou des représentations publiques […] On ne saurait analyser le monde, même et surtout en période de crise, sans la moitié de celui-ci, ou même avec une moindre participation et représentation des femmes », a réagi la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa, dans une lettre de mission adressée le jour même à Céline Calvez. « Il y a beaucoup de femmes en première ligne – des soignantes, des aides ménagères, des hôtesses de caisse – mais on ne les retrouve pas dans les médias. Cela va à l’encontre de leur utilité sociale et des objectifs de parité », rappelle cette dernière.

Une mission taillée sur mesure pour cette personnalité à la fois engagée sur les sujets culturels et sur l’égalité femmes-hommes. Whip (coordinatrice) de la commission des affaires culturelles et membre de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, elle a été coauteure d’un rapport sur la promotion de la place des femmes dans les sciences et rapporteure (elle tient beaucoup au « e » final) pour avis sur les missions budgétaires médias, livres, industries culturelles et audiovisuel public, sur le projet de loi de finances pour 2019. « Je n’ai pas travaillé seulement sur l’aspect budgétaire. Je me suis également intéressée au fonctionnement des médias et aux transformations qu’ils vivent actuellement. Je sais donc où chercher pour réaliser le travail qui m’a été confié », souligne-t-elle. Céline Calvez n’en est pas à sa première mission. En 2018, elle a également été désignée par Jean-Michel Blanquer pour travailler sur la transformation de la voie professionnelle scolaire, aux côtés du chef étoilé Régis Marcon. Elle sait « comment prendre corps avec l’écosystème », mais aussi qu’il faut « parfois batailler avec l’administration », dit-elle.

C’est en accompagnant des entreprises clientes sur des thématiques RSE, avec son cabinet de conseil en communication, qu’elle s’est découvert une sensibilité pour la cause féminine : « J’ai été confrontée aux sujets de la diversité et de l’égalité et cela a révélé chez moi un intérêt plus profond », explique-t-elle. Céline Calvez n’entend pas limiter son travail à la représentation de la femme dans les contenus d’information, mais l’élargir également à d’autres types de contenus, comme la publicité. Coté méthodologie, elle privilégie le mode itératif. Plutôt que de sortir un énorme rapport dans plusieurs mois, la députée de Clichy-Levallois envisage de « jalonner » son travail, de remettre très vite un rapport d’étonnement, puis d’approfondir le sujet dans un texte plus détaillé. La première mouture, qui mettra en avant des bonnes pratiques et qui présentera des propositions pour s’assurer de la représentativité des femmes dans les médias, devrait être livrée en septembre.

2010

Création de Céline Calvez Conseil, société de conseil en communication.

2017

Députée LRM.

2018

Vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l’éducation.

2019

Whip de la commission des affaires culturelles et de l’éducation.