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Édito

Un numéro de l’ancien monde…

Édito | publié le : 01.04.2020 | Jean-Paul Coulange

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Un numéro de l’ancien monde…

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Vous avez entre les mains un exemplaire de « Liaisons sociales magazine » à tous points de vue exceptionnel. Un numéro hors normes, parce qu’il a été pensé et réalisé dans l’ancien monde, avant que l’épidémie de coronavirus frappe la France de plein fouet. Mais il sort dans le monde d’après, celui du confinement, de l’urgence sanitaire, de la crise économique la plus grave qu’ait connu notre pays depuis, probablement, celle des années 1930.

Dans cet ancien monde, c’est-à-dire il y a seulement quelques semaines, nous étions en pleine bataille des retraites, dans une confrontation âpre entre l’exécutif et les organisations syndicales. Et notre rôle d’observateur du champ social consistait à nous interroger et à vous éclairer sur cette forme de radicalisation qui avait saisi les syndicats, mais également certaines organisations d’employeurs. À donner la parole à des responsables syndicaux et patronaux, à des experts, à des sociologues pour comprendre cette mutation des corps intermédiaires. C’est l’objet de l’enquête de Benjamin d’Alguerre qui fait la une de ce numéro d’avril. Une couverture mise en relief par un beau travail d’illustration de Nestor Salas.

À tout le moins, vous, lecteurs, seriez en droit de penser en lisant cette soixantaine de pages qu’il s’agit d’un de ces canulars, grande spécialité journalistique, qui fleurissent aux premiers jours du mois d’avril. Comment ? Pas un seul mot, ou presque, dans « Liaisons sociales magazine » sur l’impact du Covid-19 dans le monde du travail, hormis une double page photo d’une esplanade de la Défense vidée de ses occupants habituels… Excepté les quelques lignes du bloc-notes où Gilles Gateau disserte sur « le temps des crises »…

Il faut bien vous l’avouer : l’épidémie de Covid-19 a mis en pièces notre organisation, comme elle a désorganisé le pays tout entier. Dès lors, un choix cornélien s’offrait à nous : ou bien pilonner notre travail et passer un mois, comme on passe son tour en esquivant les ides de mars ; ou bien témoigner d’un monde qui réapparaîtra, dès que cet affreux virus aura été vaincu, que les salariés retrouveront le chemin du travail et les enfants celui de l’école. Sans doute ne sera-t-il plus le même, tant des crises les plus graves naissent souvent les idées, les pratiques, les initiatives les plus neuves, les plus riches. Mais soyons-en certains, on y reparlera de gestion des ressources humaines, de réformes sociales, de politiques publiques, de projets d’entreprise. Pour témoigner de cette réalité-là, nous avons décidé de publier intégralement ce numéro du monde d’avant-hier. Alors, bonne lecture !

Auteur

  • Jean-Paul Coulange