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La retraite par points reproduirait les inégalités socioprofessionnelles

Actu | Repères | publié le : 01.04.2020 | Alain Roux

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La retraite par points reproduirait les inégalités socioprofessionnelles

Crédit photo Alain Roux

Le nouveau système de retraite par points ne serait pas universel, mais il alimenterait au contraire « une logique d’individualisation », dénonce un collectif de chercheurs du Centre d’études de l’emploi et du travail, le 25 février dernier. En effet, « il repose sur l’idée que la pension doit refléter au plus près les contributions individuelles tout au long de la carrière, au risque de reproduire de fait les inégalités socioprofessionnelles ». Les précaires, les femmes, et les jeunes se trouveraient affectés par la prise en compte de l’ensemble de la carrière dans le calcul de la pension, plutôt que des meilleures années. Ce mécanisme refléterait davantage les « trous » dans la carrière et les aléas rencontrés : licenciement, reconversion, démission, etc. Même le minimum de pension ne leur est pas acquis : il ne s’appliquera qu’aux personnes ayant cotisé 43 années, les conditions de validation de ces années n’étant pas précisées dans le projet de loi. Le chômage non indemnisé, qui donnait droit à des trimestres, ne serait plus comptabilisé avec la réforme, en l’état du projet. Ainsi, « tout en affichant la volonté de mettre en place une “flexisécurité à la française”, notamment au travers des discours qui vantent la mobilité professionnelle, la formation tout au long de la vie, les reconversions, etc., le Gouvernement propose un projet de loi qui pénalise celles et ceux qui ont des carrières marquées par des phases de transition ou de reconversion », estime le collectif. Les carrières ascendantes ne sont pas en reste : la prise en compte des mauvaises années leur est défavorable. En outre, le projet de loi prévoit de reculer l’âge légal de départ en retraite en dépit des inégalités d’espérance de vie en bonne santé liées aux conditions de travail.

À l’opposé, l’Institut Montaigne préconise une mesure d’âge, en accroissant « de quelques mois la durée de travail des Français », « seule option viable possible » pour équilibrer le système.

Auteur

  • Alain Roux