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Jean-Dominique Simonpoli : Maître d’école de l’inspection

Actu | Eux | publié le : 01.04.2020 | Benjamin d’Alguerre

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Jean-Dominique Simonpoli : Maître d’école de l’inspection

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

C’est d’un bateau en pleine tempête qu’il vient d’être nommé capitaine. Le navire, c’est l’Intefp (Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle). L’école où l’administration du travail forme ses personnels, à commencer par les corps d’inspection. Les violentes bourrasques, ce sont celles provoquées par le rapport d’octobre 2019 de la Cour des Comptes pointant les multiples dysfonctionnements de cet établissement. Et c’est à boulets rouges que les magistrats de la rue Cambon ont tiré sur l’Institut, pointant du doigt la carence de tutelle stable depuis juillet 2018, l’incapacité à générer des fonds propres au-delà des subventions d’État, une gestion immobilière hasardeuse, l’absence de stratégie de développement économique et une ingénierie de formation jugée pas au niveau… Tout cela n’est pas forcément imputable à l’Intefp, objet d’un projet de transformation commencé en 2012 et jamais vraiment achevé. N’empêche, c’est aujourd’hui à Jean-Dominique Simonpoli de tenir la barre pendant la tourmente.

« Je n’ai postulé à rien. C’est le ministère du Travail qui a pensé à moi pour ce poste », explique cette figure connue de la sphère sociale, habituée à être appelée en renfort par le ministère lorsque celui-ci a besoin d’expertise sur le dialogue social. Ce genre de collaborations a commencé en 2003, avec sa participation à la mission De Virville sur l’amélioration de l’efficacité du Code du travail. Il s’est poursuivi en 2004 (mission Bébéar sur les façons de favoriser l’emploi des personnes d’origine étrangère), en 2015 (mission Combrexelle sur la négociation collective), en 2016 (mission Barnier d’évaluation de France Stratégie), en 2017 (où, sous son nom propre, il a produit un rapport sur la reconnaissance et la valorisation des compétences des représentants et mandataires syndicaux) et en 2018 (mission Gateau-Simonpoli sur la formation et la reconnaissance des acquis des acteurs du dialogue social). Et aujourd’hui ? « Je participe à la mission Frouin sur les plateformes numériques », avoue-t-il. Pas le temps de souffler.

Son expérience, Jean-Dominique Simonpoli l’a d’abord acquise à la CGT, où il a milité jusqu’à 2000 avant de prendre la tête du Laboratoire social d’actions, d’innovations, de réflexions et d’échanges (Lasaire), puis, quelques années plus tard, de l’association Dialogues, un lieu de rencontres réunissant syndicalistes et DRH. Une expérience de facilitateur du dialogue social qui a toutes les chances de se révéler utile dans ses nouvelles fonctions à l’Intefp, à l’heure où les cursus pédagogiques proposés aux futurs agents de l’administration du travail sont amenés à être modifiés en profondeur sous l’impulsion des ordonnances Macron de 2017 qui font évoluer le rôle de l’inspection. Hier gendarme du droit du travail, ses compétences doivent désormais s’étendre à l’évangélisation du dialogue social en entreprise. Un impératif à l’heure des CSE. « Il existera toujours des contrôles et des sanctions, mais les compétences des inspecteurs doivent aussi servir à permettre aux différentes parties de l’entreprise d’engager des réflexions communes sur les thématiques relevant du dialogue social ». Une nouvelle problématique pour l’école des inspecteurs du travail qui, par ailleurs, est amenée à délaisser le gros de ses enseignements théoriques pour laisser désormais plus de place à l’approche par compétences.

Jean-Dominique Simonpoli

2003

Directeur général de l’association Dialogues.

2017

Auteur du rapport « La reconnaissance et la valorisation des compétences des représentants du personnel et des mandataires syndicaux ».

2020

Président du conseil d’administration de l’Intefp Entreprendre.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre