logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Les entreprises s'ouvrent lentement aux littéraires

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.04.2001 | S. D.

Interview de Francis Gugenheim, directeur de l'Observatoire des formations et de l'insertion professionnelle (Ofip) de l'université Lille I.

L'Ofip a mené une étude auprès de 32 entreprises du Nord sur l'insertion des diplômés de lettres et de sciences humaines. Quel bilan en tirez-vous ?

L'enquête s'inscrit dans le cadre du programme Leonardo da Vinci [qui finance les projets européens contribuant au développement de la formation professionnelle]. Le constat est partout le même : les entreprises ont encore un a priori négatif sur les diplômés de lettres et de sciences humaines. Pour elles, ils ne sont pas préparés à affronter le monde du travail. Résultat, les cadres « littéraires » sont rares : en 1998, seuls 35 % des diplômés littéraires accédaient à ce statut, trente mois après la fin de leurs études. Et, quand elles les recrutent, les entreprises leur réservent souvent des postes dévalorisants.

L'Ofip a aussi interrogé 42 diplômés en poste. Comment ont-ils réussi à séduire leurs employeurs ?

Ils ont d'abord mis en avant les stages en entreprise suivis dans le cadre de leurs études. Surtout, ils ont complété leur formation initiale par une formation pratique, en gestion par exemple, qui les a rendus plus opérationnels aux yeux des recruteurs.

Les mentalités sont-elles en passe d'évoluer ?

Les entreprises commencent à s'intéresser à ces profils. Les littéraires ont un bon niveau de culture générale et développent des capacités de rédaction, de synthèse. Des atouts qui leur ouvrent les portes des services de communication ou de marketing. De leur côté, les universités savent que les débouchés comme l'enseignement ne suffisent plus à absorber le flux de diplômés. Elles ont mis en place des formations professionnalisées tels des DESS qui répondent mieux aux besoins des entreprises. Mais les liens entre l'université et l'entreprise restent insuffisants.

Auteur

  • S. D.