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Vie des entreprises

L'e-recrutement joue la qualité

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.04.2001 | Jean-Philippe Dubosc

Les « job boards » ne se contentent plus d'être de simples CVthèques mais proposent des services sur mesure.

Avec plus de 300 sites Internet dédiés à l'emploi, l'offre en e-recrutement est, en France, pour le moins pléthorique. Normal, dans ces conditions, que les job boards tentent de se démarquer les uns des autres. Une bataille qui se joue, avant tout, sur l'offre de services. La plupart des sites proposent ainsi le multipostage, l'alerte mail, le filtrage de candidats ou la gestion des recrutements en ligne. Mais aujourd'hui, certains vont encore plus loin : au lieu d'engranger sans discernement les CV, ils privilégient la qualité des candidatures et mâchent le travail des recruteurs.

Newmonday.fr se positionne ainsi sur le créneau novateur de l'approche directe en ligne. À l'instar des chasseurs de têtes, le site n'hésite pas à aller au-devant des candidats « passifs ». Il compulse les annuaires des anciens élèves des écoles et les fichiers des diplômés de l'université. Surtout, il puise dans les énormes bases de données d'abonnés et d'intérimaires de ses cofondateurs, l'éditeur VNU et la société de travail temporaire Randstad. Une fois les coordonnées rassemblées, des téléopérateurs appellent les candidats potentiels pour vérifier s'ils souhaitent changer de travail. « En 2000, 200 000 Français ont été contactés de la sorte. Cette année, ils devraient être 500 000. Au final, nous devrions posséder 100 000 CV », pronostique Édith Martin Genet, DG de Newmonday. Après avoir validé avec l'entreprise le profil recherché, un consultant effectue une recherche dans la base de données. Puis envoie, par e-mail ou par courrier, une proposition d'emploi aux personnes sélectionnées. Dans la semaine qui suit, une short list de deux à sept candidats est présentée à l'entreprise. « Par rapport à un cabinet de chasse de têtes classique, nous ne rencontrons pas les candidats et nous ne validons pas leurs compétences. » Le coût est lui aussi différent : Newmonday facture la prestation 30 000 francs et touche seulement 5 % du salaire annuel de la recrue.

Toucher sa cible

Autre niche investie par l'e-recrutement : la mise en relation avec les étudiants. Les entreprises ayant de plus en plus de difficultés à attirer les jeunes diplômés, elles doivent dorénavant se faire connaître d'eux avant même la fin de leurs études. Encore faut-il posséder leurs coordonnées. Ainsi, Highpotiental.com rémunère un étudiant dans chaque établissement, chargé d'inciter ses camarades à s'inscrire sur le site. Outre son propre réseau de correspondants payés 2 000 francs par mois, Skilia.com octroie une enveloppe (de 20 000 à 50 000 francs) à une quarantaine de bureaux des élèves qui acceptent de faire sa promotion.

Enfin, ITproselection.com propose aux entreprises françaises en mal d'informaticiens d'aller trouver leur bonheur de l'autre côté de l'Oural. Il s'occupe de tout : de la collecte de CV sur la version russe de son site au tri des candidatures en passant par l'organisation à Moscou de journées de recrutement, la convocation des candidats par e-mail et la validation des compétences techniques. « Le recruteur n'a besoin de se déplacer qu'un seul jour en Russie afin d'effectuer les entretiens individuels, résume Gérard Rellier, P-DG d'ITproselection. Grâce à une webcam, il pourra bientôt le faire de son bureau. »

Auteur

  • Jean-Philippe Dubosc