Il aura fallu trois ans à Alice Odiot et Jean-Robert Viallet pour décrocher une autorisation de tourner derrière les barreaux de la prison des Baumettes, à Marseille, quelques semaines avant les travaux en 2018. De ces 25 jours d’immersion au plus près des personnels et des détenus, les deux lauréats du Prix Albert Londres ont tiré un documentaire, ou plutôt une plongée aride au cœur de ce lieu de privation de liberté épinglé pour son délabrement et pour ses conditions de vie inhumaine. Devant les yeux des spectateurs, une quinzaine de jeunes détenus, dont la moitié n’a pas trente ans, et qui pour la plupart ont des parcours de vie chaotiques, racontent leur quotidien dans leur cellule vétuste. La caméra capte la vie de quartier, les moments de solitude, les cris et les silences… Les plans s’éternisent, saisissant autant ce que les détenus veulent dire que ce qu’ils laissent échapper contre leur gré. Si la violence n’est à aucun moment montrée, elle revient dans toutes les bouches. Pourtant, en choisissant pour titre de leur film « Des Hommes », les réalisateurs ont décidé de redonner une once d’humanité à cette institution.

. Documentaire (1 h 22) d’Alice Odiot et de Jean-Robert Viallet. En salle le 19 février