logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

La reprise d’un travail est-elle payante ?

Actu | Repères | publié le : 01.02.2020 |

Image

Ressources en euros d’un célibataire (locataire) selon son niveau d’activité (2019)

Crédit photo

Près de 9 milliards de dépenses par an pour la prime d’activité

La prime d’activité vise à creuser l’écart entre les minima sociaux et les revenus d’activité, et à enrayer le phénomène des travailleurs pauvres. Mais elle est aussi devenue un outil de cohésion nationale permettant de juguler de vastes troubles sociaux. Car outre la suppression de la hausse de la taxe sur les carburants, sa revalorisation était la grande mesure annoncée par Emmanuel Macron en décembre 2018, en réponse au mouvement des « gilets jaunes » : « Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois […] sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur. » Au premier trimestre 2019, elle pèserait 2,2 milliards de dépenses selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), soit 8,8 milliards sur un an. Un montant proche de l’enveloppe du RSA (11 milliards).

Un célibataire à mi-temps gagne plus qu’au chômage

La reprise du travail paie désormais, affirme France Stratégie, dans une étude de décembre 2019, alors que « ce n’était pas souvent le cas en 2000 ». Jusqu’en 2004, « le revenu disponible d’un célibataire sans emploi était plus élevé que celui d’un célibataire travaillant à mi-temps ». Désormais, un célibataire sans enfant dispose d’un revenu disponible mensuel de 774 euros s’il n’a aucun revenu d’activité, de 1 055 euros pour un mi-temps payé au Smic, et enfin de 1 445 euros pour un temps plein payé au Smic.

Les trois temps des prestations pour les travailleurs pauvres

Pour favoriser le retour au travail, la France a d’abord misé sur la baisse du coût du travail du côté de l’employeur, rapporte France Stratégie, avant de verser des prestations directement aux salariés :

> Prime pour l’emploi (2001-2015) : elle était ciblée sur les actifs dont le revenu annuel d’activité professionnelle était compris entre 0,3 et 1,4 fois le Smic annuel, sur la base de 39 heures à temps plein. Pour la percevoir, il fallait cocher une case dans la déclaration de revenus.

> RSA activité (2009-2015) : le revenu de solidarité active visait notamment à inciter au retour à l’emploi des personnes percevant le revenu minimum, y compris pour de courtes missions. Mais le taux de non-recours à cette prestation était très élevé, en raison de la complexité de la prestation elle-même, mal connue, et des démarches à effectuer.

> Prime d’activité (depuis 2016) : la prime d’activité fusionne le RSA activité et la prime pour l’emploi. Le dispositif s’adresse aux travailleurs ayant un salaire allant jusqu’à 1,5 Smic, pour une personne seule sans enfant.

4,17

millions de foyers bénéficiaient de la prime d’activité fin juin 2019, soit une hausse de 1,44 million par rapport à juin 2018, selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf).