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Les formations en langues font leur mue

Le journal des RH | Formation | publié le : 01.01.2020 | Laurence Estival

Dopées par le CPF, les formations en langues poursuivent leur transformation, axée sur l’acquisition de compétences.

Et si l’apprentissage des langues étrangères n’était plus une fin en soi, mais un outil au service de l’employabilité ? Il y a peu de temps encore, les prestataires mettaient l’accent sur la progression de l’apprenant sur une échelle maison ou reprenant le référentiel de l’Union européenne. Mais les offres évoluent. « Des études ont en effet montré que pour faire le bond attendu, il fallait y consacrer au moins 150 heures. Une durée peu compatible avec les budgets langues des entreprises et avec les crédits compte personnel de formation (CPF), met en avant Andrew Wickham, consultant, qui aide les entreprises et les prestataires à définir leur politique de formations linguistiques. La tendance consiste à travailler une compétence : capacité à effectuer une présentation devant un auditoire, à rédiger un mail, à recevoir un visiteur… Chacune peut à son tour être déclinée en microcompétence. » Se développent aussi des parcours « hybrides », mixant hard skills, soft skills et compétences linguistiques. « Exemple : les cours de négociation en anglais intègrent du lexique spécifique, mais aussi des techniques de négociations dans un cadre international et socioculturel spécifique », illustre le consultant.

Le développement de ce genre de formation pose toutefois la question de l’évaluation des acquis. Pour entrer dans le cadre du CPF, et donc être finançables par les actifs en utilisant leurs droits, la plupart des organismes proposent à la fin de passer un test type TOEIC ou Linguaskill (ex-Bulats), qui valide des compétences générales. « Mais les DRH ne s’intéressent pas au nombre de points au TOEIC. Ils veulent savoir si tel candidat est capable de négocier avec un interlocuteur anglophone, et donc s’ils peuvent lui proposer un poste de commercial », insiste Arnaud Portanelli, cofondateur de Lingueo. Pour rendre l’écart moins important, cet organisme a créé son propre test, le Lilate, certifié par France Compétences : « Si la demande de l’individu est de savoir faire une présentation en anglais devant un auditoire, nous allons travailler sur un exemple précis et valider à la fin sa capacité à prendre la parole sur cet exemple-là. » « Certaines entreprises élaborent aussi leur propre référentiel, et on voit arriver des méthodes qui évaluent les compétences acquises au fur et à mesure de leur apprentissage, comme les formations en situation de travail », conclut Andrew Wickham. Un changement radical de posture.

Auteur

  • Laurence Estival