La part des personnes en « mal-emploi » est passée de 19,3 % en 1990 à 25,4 % en 2018. Cette zone grise regroupe les chômeurs, les précaires (CDD, intérim, alternance) et les inactifs souhaitant travailler (ou chômeurs découragés). Elle concerne ainsi « une personne sur quatre parmi les adultes qui ont un emploi ou désirent travailler » et placerait « des millions de personnes dans l’insécurité sociale, avec des horizons de vie raccourcis, quand une majorité est assurée de la stabilité d’un contrat à durée indéterminée ». La moitié de la hausse du « mal-emploi » observée depuis 30 ans s’est produite entre la crise de 2008 et 2015 : « Elle s’explique d’abord par une augmentation de 44 % du nombre de chômeurs », plaçant les jeunes actifs en première ligne devant les difficultés. La hausse du chômage s’est accompagnée d’une augmentation du nombre des personnes découragées de chercher un emploi. Le nombre de contrats précaires augmente également, mais à un rythme plus lent. Les dernières tendances donnent des signes d’espoir mais aussi d’inquiétude. Globalement, le « mal-emploi » recule légèrement depuis 2015, en raison de la baisse du chômage, tandis que la précarité progresse. Dans de telles périodes d’amélioration de l’activité, « les employeurs commencent souvent par créer des emplois précaires ». Mais ils tarderaient aujourd’hui à les convertir en emplois plus durables. « Un tel niveau de “mal-emploi” doit alerter », ajoute l’Observatoire, car en cas de nouvelle récession, il risque « de repartir vers de nouveaux sommets ». D’autant que ces chiffres ne prennent pas en compte le temps partiel. Entre 1990 et 2018, la part des salariés (hors apprentis) à temps partiel est passée de 12,2 % à 18,9 %. Et quatre emplois à temps partiel sur cinq sont occupés par des femmes…