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La violence au travail à l’étude

Actu | À suivre | publié le : 01.01.2020 | Ingrid Seyman

À l’automne dernier, la Cour de cassation confirmait le licenciement pour faute grave d’un cadre d’Airbus : cinq ans plus tôt, ce manager avait eu la brillante idée de faire marcher ses équipes pieds nus sur du verre brisé, lors d’un team building. Seul un salarié refusa d’obtempérer… et fut contraint par son manager d’avouer en public les raisons de sa dérobade : c’est ainsi qu’il confia, en larmes, être porteur d’une pathologie susceptible de contaminer les autres si d’aventure il se blessait. Une histoire de violence au travail comme il en existe des milliers, à en croire une enquête de l’Institut national d’études démographiques. Au cours des douze mois précédant cette étude, menée auprès de 17 333 personnes, 20,1 % des femmes et 15,5 % des hommes déclarent avoir été victimes d’au moins un fait de violence sur leur lieu de travail. Au menu des diverses vexations subies, les insultes et les pressions psychologiques (humiliations, dénigrement, menaces) arrivent en tête de peloton, suivies par les atteintes à l’activité professionnelles telles que le sabotage ou la mise à l’écart. Non contente de dénoncer un phénomène de plus en plus systémique – puisque quatre victimes sur cinq témoignent de violences multiples –, cette enquête a l’immense mérite de rappeler le lien entre violence et subordination. Ainsi les insultes et les pressions psychologiques émanent-elles principalement de la hiérarchie, quand les fournisseurs, les clients et le public sont les plus prompts à basculer dans la violence physique. Sans surprise, les plus jeunes, les plus précaires et les fonctionnaires sont surreprésentés parmi les victimes. Dernier enseignement, et sans doute le plus inquiétant : dénoncer la violence nuit généralement à ceux et celles qui la subissent. Ainsi, 30 % des victimes ont-elles vécu des répercussions professionnelles graves quand elles ont essayé de tirer la sonnette d’alarme.

Auteur

  • Ingrid Seyman